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"La crise n'existe pas pour les documentaires, pour la bonne raison qu'ils ont toujours eu du mal à se financer, alors ce n'est pas pire qu'avant. Leurs réalisateurs, en revanche, sont mieux armés!", estime-t-il dans un entretien accordé à l'AFP.
D'autant plus, reprend le responsable des sections "Real to real" et "Mavericks" (francs-tireurs), que ce secteur peut compter sur diverses sources de financement qui se sont diversifiées: pendant longtemps ce furent les chaînes de télévision, mais aujourd'hui, assure-t-il, "de plus en plus d'investissements privés vont vers le documentaire et surtout, les réalisateurs misent désormais sur le financement direct via Internet".
Ce système de levée de fonds auprès des futurs spectateurs, "le crowd-funding" via des sites comme "indiegogo.com" ou "kickstarter.com", pour citer deux parmi les plus importants, a particulièrement réussi à un des documentaires les plus originaux du festival, "Urbanized" de Gary Hustwit, sur la gestion des mégacités comme Bombay et l'abandon progressif d'autres, comme Detroit.
"C'est formidable pour les réalisateurs qui ne sont plus obligés de passer par le filtre de l'argent et peuvent cibler directement le public concerné. Par exemple, les gens passionnés de design urbain", explique Thom Powers qui voit dans "Urbanized", "une vraie tendance".
"On est sur des budgets à moins d'un demi-million de dollars en général", poursuit-il, en estimant que c'est justement cette relative légèreté des coûts qui attire de plus en plus de grands noms du cinéma vers le documentaire.
"On a vu des Werner Herzog, Wim Wenders, Cameron Crowe... parce qu'ils retrouvent une plus grande liberté de création avec moins de pressions, sans devoir déplacer une équipe importante, prévoir la bande-annonce, le casting des stars..." Cette année, pour la première fois, c'est un documentaire consacré au groupe U2 ("From The Sky Down", de Davis Guggenheim) qui a ouvert le Festival, et c'est encore un documentaire, un ovni qui bat tous les records, avec 15 heures pour "The Story of Film: An Odyssey" de Mark Cousins - projeté à Toronto à raison de 3 heures par jour (et visible en partie sur le site du festival, tiff.net).
Au total, assure Thom Powers, "les documentaires ont attiré autant de spectateurs que les fictions et même plus parfois", car le public de Toronto, explique-t-il, est "particulièrement éduqué" en la matière, grâce au Festival du documentaires Hot-Docs, l'un des plus importants du genre, qui s'y tient en mai depuis une quinzaine d'années.
La sélection cette année reflète les préoccupations du moment, l'avenir de de la planète avec "Last Call for Oasis" sur le traitement des eaux, "The Island President" (des Maldives) sur le changement climatique, "Surviving Progress", sur les impasses de la technique...
Mais également sur la politique avec "Sarah Palin - You betcha!", "The Education of Auma Obama", la demi-soeur du président, "Tahrir 2011" sur la révolution égyptienne, ou encore sur le sens de l'humain avec "Into the Abyss" sur les couloirs de la mort, "In my mother's arms" consacré aux orphelins de Bagdad ou "The Tsunami and the Cherry Blossom", premier film sur l'accumulation des catastrophes ce printemps au Japon. "Certains d'entre eux peuvent réllement agir comme un réveil des consciences", juge Thom Powers.