Les cahiers des charges des télés, pomme de discorde
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En réponse à une question orale à la Chambre des représentants, relative au respect des dispositions de la loi réagissant le secteur de l’audiovisuel et les cahiers des charges, le ministre a indiqué que ces documents ont été élaborés conformément à une méthodologie participative qui a intégré l’ensemble des professionnels du secteur. A ce propos, il a affirmé que son département a organisé près de six réunions de travail avec la direction de 2M. «Cette dernière nous a remis une note à laquelle on a répondu favorablement, notamment en ce qui concerne les programmes régionaux, de débat et d’investigation. Idem pour les syndicats et l’association des producteurs qui ont reçu notre assentiment quant à leurs propositions importantes», a-t-il précisé. M. El Khalfi se dit surpris par les propos des professionnels prétendant avoir été exclus de l’élaboration des cahiers des charges afférents aux télévisions nationales. «On a reçu 35 notes de la part des professionnels, des associations, des syndicats et deux notes du ministère de la Culture et celui de la Famille et de la Solidarité. Mieux encore, 90% des propositions de près de 40 instances et associations nationales de différentes sensibilités ont été prises en compte. Pourtant, tout cela ne semble pas suffire et on demande davantage», a-t-il lancé.
Des propos que réfute en bloc Salim Cheikh, l’actuel directeur général de 2M. Il déclare haut et fort que le cahier des charges a été élaboré d’une manière unilatérale sans faire participer les professionnels. «C’est vrai qu’on a eu des pourparlers avec le ministère de tutelle, mais il s’agit plus de séances d’écoute que de réunions en bonne et due forme. Quant à la note évoquée par le ministre, il s’agit bel et bien d’un bilan et non de propositions. Pire, on n’a pas pu prendre compte du contenu du cahier des charges que quelques heures avant son adoption par la HACA », a-t-il révélé.
Le directeur général de 2M ne mâche pas ses mots et a qualifié ce document de grille des programmes. Il est même allé jusqu’à le considérer comme une menace à l’identité de la chaîne. «Le fait d’accorder à 2M le statut d’une chaîne régionale, spécialisée dans les programmes culturels et de débats comme c’est le cas par exemple pour France 3 aura des conséquences graves sur l’avenir, voire l’existence de 2M», a-t-il confié.
Il a, par ailleurs, regretté que la préparation du présent cahier des charges n’ait pas respecté la démarche adoptée en 2006 et en 2009. «Auparavant, lesdits cahiers des charges ont été préparés en concertation entre les professionnels et les responsables du département de tutelle», a-t-il souligné.
Il a tenu, toutefois, à préciser qu’il ne remet nullement en cause les prérogatives du ministère de la Communication quant à la préparation du cahier des charges, encadrées par l’article 59 de la loi 77.03 régissant le secteur de l’audiovisuel. Lesquelles prérogatives sont en effet difficiles à limiter.
Il convient de rappeler à cet égard que les documents relatifs à l’encadrement des activités des télévisions nationales et aux spécifications de base de leurs produits et services engagent d’autres départements ministériels que celui de la Communication et, à ce titre, ils auraient dû faire l’objet d’une présentation, voire d’un débat au sein du Conseil de gouvernement.