Le directeur de l’Office des changes tire la sonnette d’alarme

Le Maroc importe pour 1 milliard de DH et n’exporte que l’équivalent de 500 millions de DH par jour


Mohammed Taleb
Vendredi 31 Janvier 2014

Le directeur de l’Office des changes tire la sonnette d’alarme
«Quand on voit que le Maroc exporte 500 millions de dirhams par jour et importe environ 1 milliard  de dirhams (MMDH)  par jour, il y a certainement une sonnette d’alarme qu’il faut tirer». C’est ce qu’a affirmé le directeur général de l’Office des changes, Jawad Hamri, lors d’un séminaire organisé, jeudi, par Attijariwafa bank sous le thème «Les mesures réglementaires et les programmes d’appui à l’export au Maroc». Usant d’un langage franc lors de son exposé sur l’état de la réglementation des changes, le directeur général de l’Office des changes a observé que le «commerce extérieur du Maroc n’a pas fait preuve de  performance exceptionnelle ces cinq dernières années, en termes de diversification des produits mais révèle  également des soucis malgré les performances des métiers mondiaux du Royaume».
Il a ainsi mis l’accent sur la problématique de change, autrement dit celle de la reconstitution des réserves de devise, qui ont atteint l’année dernière un niveau des plus bas depuis 2008.
Dans ce sens, M. Hamri a précisé que «quand on parle de la résorption de cette problématique, il n’y a, en réalité, que deux leviers.  Selon lui, le premier, «qui est très important et dont nous avons très peu d’impact et d’influence, est celui des importations».
A propos de ces dernières, le directeur de l’Office des changes a souligné que «les augmentations substantielles des exportations  sur les cinq dernières années n’ont pas eu l’effet souhaité  compte tenu de l’augmentation de la consommation des Marocains».
Le deuxième levier, qui est «le plus vertueux » d’après lui, est celui de la promotion des exportations qui peut, à elle seule, permettre la reconstitution de la réserve en devise.Evoquant le rôle important de la promotion des exportations dans le maintien des grands équilibres économiques du pays, il est revenu sur la balance commerciale du Maroc, qui s’est caractérisée par un taux de couverture des importations par les exportations qui a oscillé entre 48 et 50% ces dernières années.
Il a, ainsi, souligné qu’au moment où les expéditions vers l’étranger marquent le pas, les importations vont crescendo.
Dans le détail, il a rappelé que la «facture alimentaire a augmenté de 25 à 35 MMDH, celle de l’énérgie a, pratiquement, doublé en l’espace de 5 ans, en passant de 54 à 100 MMDH en 2013, les importations des produits de consommation, celles des demi-produits, produits finis, d’équipement et les produits bruts, qui n’ont de leur part pas cessé d’augmenter…. »
«Sur les cinq dernières années, les importations ont connu une augmentation de l’ordre de 125 milliards de dirhams, un doublement de la facture énergétique de plus de 50 milliards, plus de 10 à 15 MMDH pour la facture alimentaire, plus de 50 milliards pour les produits finis de consommation», a-t-il ajouté.
En ce qui concerne les exportations des phosphates, il a expliqué que «le Maroc a perdu en 2013 environ 11 milliards de dirhams». Concernant l’agriculture et l’agroalimentaire, on réalise une bonne performance. Pour l’automobile, on part de 12 MMDH en 2007 pour arriver à 31 MMDH en 2013 ; on a presque triplé les exportations  de cette filière grâce au projet Renault bien qu’il n’ait pas atteint son objectif», a-t-il soutenu. Puisqu’il était prévu au départ, selon lui, qu’on atteindrait une vitesse de croisière de 400.000 véhicules en 2013. On termine 2013 avec une moyenne de 100.000 unités. Et d’ajouter qu’il y a aussi l’électronique, l’aéronautique et le secteur pharmaceutique qui représentent un énorme potentiel de développement pour les exportations marocaines.
Pourtant, en dépit de cette timide évolution des exportations, le tourisme reste le premier secteur en termes de devises avec 57 MMDH de recettes. Ces dernières sont, à titre de précision, restées quasiment stables sur les cinq dernières années. « Le phosphate vient en deuxième position en 2013 malgré la baisse des exportations de 11 milliards de dirhams, suivi de l’agriculture, qui a pris la place du textile qui  se trouve désormais en quatrième position et l’automobile qui arrive en force», a-t-il conclu.
 


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