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Une version des faits que nie catégoriquement la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). D’après un communiqué de cette dernière, les services de la police nationale à Nador sont intervenus après avoir été alertés vers les premières heures du 22 septembre, en indiquant que des migrants irréguliers ont été asphyxiés dans un tunnel des eaux usées près du port de Beni Ensar. Une fois arrivés sur les lieux, précise le communiqué, les éléments de police et de la Protection civile sont parvenus à porter secours seulement aux quatre personnes retrouvées dans un état critique. Les deux autres sont mortes asphyxiées faute d'aération dans le tunnel utilisé pour le rejet des eaux usées.
La DGSN a démenti toute utilisation de gaz lacrymogène ou toute intervention qui auraient entraîné la mort de deux migrants comme l’ont prétendu les médias espagnols.
De son côté, l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) à Nador estime qu’il est encore prématuré de se prononcer sur les causes réelles de la mort des deux migrants. «Une enquête a été ordonnée par le parquet général pour élucider les circonstances de ce drame, mais cela prendra certainement du temps. Les corps des victimes se trouvent toujours à la morgue ; seuls les résultats de l'autopsie en cours permettront de connaître les causes de l’accident», nous a déclaré Omar Naji de l’AMDH Nador. Et de poursuivre : «Les Espagnols se sont empressés d’accuser les autorités marocaines ; et ce n’est pas fondé dès lors que les résultats de l’enquête n’ont pas encore été dévoilés. Nous avons été contactés par la presse espagnole. Nous avons donné notre version des faits, mais les journalistes ont passé outre, en diffusant un communiqué de l’AMDH remontant à 2016 et qui dénonce la mort d’un migrant dans des circonstances indéterminées».
Pour notre source, la scène de l’accident suscite bien des hypothèses. «Il suffit de se représenter la nature des lieux en question. En fait, il s’agit d’un long tunnel, totalement bouché qui s’étend sur des kilomètres et dont les moyens d’accès sont restreints. En général, il n’a pas été conçu pour être occupé en permanence par des personnes», nous a-t-elle précisé. Et d’ajouter : «Ce type de configuration présente de nombreux risques tels que l’asphyxie ou des intoxications dues à un manque d’oxygène ou l’émanation de gaz dangereux». Une réalité que connaissent parfaitement les ouvriers qui travaillent dans des espaces confinés et qui sont parfois confrontés aux risques d’intoxication aiguë provoquant des évanouissements ou des décès faute d’intervention de secours rapide. «Donc, il y a de nombreuses hypothèses ; et du coup, il faut attendre les résultats de l’enquête pour démêler le vrai du faux», a précisé notre source. Et de conclure : «Il y avait eu un incident identique l’année dernière. On a assisté au décès d’un migrant irrégulier suite à l’usage de gaz lacrymogène, mais personne n’est en mesure de confirmer avec certitude la relation de cause à effet».