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Du courage politique, une bonne dose de désinvolture, peut-être aussi. Depuis le mois de février dernier, la jeunesse de ce pays est au cœur de la construction démocratique et des réformes politiques, institutionnelles et constitutionnelles enclenchées. Les jeunes se mobilisent, revendiquent, crient leur espoir d’un Maroc meilleur et battent le pavé pour en dessiner les contours. Dans le sillage du printemps arabe, avec ou sans jasmin, des jeunes de la génération virtuelle avaient appelé à manifester le 20 février à travers le pays. Toujours au nom de la démocratie, de la liberté, de l’égalité et d’un Maroc meilleur pour une jeunesse qui ne demande qu’à s’investir. On se rappelle aussi que Moncef Belkhayat, le ministre de la Jeunesse et des Sports, celui-là même qui a organisé les 23 et 24 mai à Bouznika les premières Assises nationales de la Jeunesse, s’était connecté sur sa page facebook pour dire tout le mal de ces jeunes du Mouvement du 20 février qui manifestent en faveur de la démocratie, allant jusqu’à les qualifier de traîtres. C’était avant les manifestations du 20 février et, surtout, avant le discours Royal du 9 mars qui répondait aux revendications de la jeunesse en annonçant une réforme globale de la Constitution.
Moncef Belkhayat est de l’étoffe de ceux qui s’adaptent très vite, sans s’encombrer du douloureux et salutaire exercice de l’autocritique. L’autocritique est d’ailleurs un concept trop marxiste-léninisant pour ce ministre high tech, adepte du franglais, préférant «workshop» à atelier, «live» à direct. Les jeunes manifestent ? Les jeunes sont en colère ? Les jeunes ont des revendications bien précises ? Les jeunes veulent changer les choses ? Qu’à cela ne tienne, s’est alors exclamé Moncef Belkhayat. Celui qui appartient à l’équipe ministérielle d’Abbas El Fassi a donc décidé d’avoir une idée de génie, une idée de chez idée, une «very good idea» en organisant les premières Assises nationales de la jeunesse. Allez, en deux temps, trois mouvements, 800 jeunes (wouah, la chance !!) sont sélectionnés pour assister aux débats de ces assises, 4000 autres pourront suivre en direct les débats grâce à la web TV du ministère de la Jeunesse (wouah, la re-chance !). Une stratégie nationale intégrée pour les jeunes est préparée. Des études sur les attentes de la jeunesse sont fin prêtes. Graphes et powerpoint multicolore font le reste. Qui a parlé de précipitation et de rapidité version micro-ondes ? Sûrement des esprits chagrins, des forces de résistance, ceux et celles qui ne veulent pas que notre beau pays change et préfèrent cultiver le désespoir et le nihilisme, c’est bien connu. Au MJS, on appelle cela très fièrement l’efficacité d’un ministre quadra qui s’insurge contre l’immobilisme. Mais attention, il faut ici rendre justice à M. Belkhayat qui sait aussi poser de vraies questions.
Les méthodes fast-food
Du style –et il l’a fait mercredi matin sur les ondes d’une radio libre- «pourquoi élaborer une stratégie nationale dédiée à la Jeunesse alors que le gouvernement s’en va dans quelques semaines?». Derrière cette question pertinente à 100 balles, il y a de l’info. Le ministre de la jeunesse et des sports nous informe, nous citoyens déconnectés, désinformés, hors-jeu peut-être, que le gouvernement auquel il appartient est sur le départ. Et en plus, c’est pour bientôt ! Voici que voilà que le ministre RNI est en train de dévoiler le calendrier électoral, le secret le mieux gardé dans notre beau pays, voire de confirmer l’hypothèse des élections anticipées. Trop fort !
Reprenons le questionnement judicieux et lumineux de monsieur le ministre : pourquoi une feuille de route avec des actions phare pour que les jeunes ne soient plus laissés au bord de la route alors qu’Abbas El Fassi et ses ouailles du gouvernement s’en vont? Parce que c’est mon job, dit en substance le toujours ministre Belkhayat qui aime à se retrousser les manches et se mettre à l’ouvrage. On n’a pas le droit de laisser notre belle jeunesse sans perspectives, sans réponses. Et les réponses de Moncef Belkhayat sont clinquantes et rutilantes. Des réponses qui laissent étrangement à penser que le fast-food, le prêt à emporter, la cuisson au micro-onde peuvent être des méthodes de gouvernance. Ceux et celles qui croient encore aux vieilles recettes de grands-mères et aux plats qui mijotent sont invités à quitter la table. CQFD.