Les exportations constituent un moteur traditionnel de la croissance chinoise. La dévaluation soudaine de 5% du yuan au mois d'août, largement perçue comme un coup de pouce gouvernemental aux exportations, n'a pas eu d'effet encore visible, a relevé Wan Zhao, analyste à Shanghai pour China Merchants Bank.
Selon lui, la dépréciation du yuan ne portera ses fruits que d'ici trois à six mois, du fait que les contrats d'exportation ont été libellés sur sa valeur avant la dévaluation. La Chine a vu sa croissance économique glisser à 7,3% en 2014, au plus bas depuis presque un quart de siècle, avant de ralentir encore à 7% aux deux premiers trimestres de 2015.
Pékin souhaite rééquilibrer son modèle économique en privilégiant la consommation par rapport aux investissements d'infrastructure, autre pilier traditionnel de sa croissance. Sur les six premiers mois de 2015, le volume des échanges de la Chine avec l'Union européenne s'est réduit de 6,7% sur un an, et de 10,6% avec le Japon.
Le recul de 13,8% des importations par rapport à août 2014 marque une forte accentuation après celui de juillet qui s'était établi à 8,1%, plus nette encore que celle anticipée par l'étude de Bloomberg News qui tablait sur un recul de 7,9%. Selon les douanes, il s'explique par une baisse générale des prix des biens de consommation. Il s'agit du 10e mois consécutif de recul des importations chinoises, que les analystes attribuent à la faiblesse de la demande intérieure, plutôt atone.
L'excédent commercial du mois d'août s'est monté à 60,2 milliards de dollars, selon les douanes. L'an dernier, la Chine avait enregistré un excédent record, sur fond de stagnation des importations et de nette décélération de ses exportations.