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Que faire de la star des Eléphants? La question doit hanter les nuits au sélectionneur ivoirien, confronté soudainement à un sacré dilemme. En reléguant son attaquant vedette sur le banc contre la Tunisie (3-0) puis en l'alignant avec les réservistes pour une rencontre sans enjeu face à l'Algérie (2-2), l'ancien international français avait envoyé un signal assez clair. La performance de Drogba a toutefois changé la donne et pourrait rebattre les cartes dans l'optique du choc contre les Super Eagles. L'ex-buteur de Chelsea a certes été assez discret dans le jeu au sein d'une formation composée de doublures et donc manquant logiquement d'automatismes, voire d'un soupçon de talent.
Mais il a su exploiter à merveille l'une de ses rares opportunités, réduisant le score sur une magnifique tête. Comment dès lors remettre sur la touche un joueur qui vient de porter son total de buts à la CAN à 11 et qui a tenu à bout de bras la sélection depuis ses débuts avec les Eléphants en 2002? A bientôt 35 ans (le 11 mars), Drogba est au crépuscule de sa carrière et ses six mois passés au Shanghaï Shenhua lui ont singulièrement fait perdre le rythme du haut niveau. Reste que se passer de son expérience pourrait constituer une arme à double tranchant. Le malheureux Andre Villas-Boas avait cru pouvoir s'en débarrasser au début de son court mandat à la tête des Blues mais il n'aura même pas réussi à terminer la saison 2011-12. Drogba lui avait même administré une belle leçon et avait pris une revanche éclatante avec deux buts décisifs en demi-finale aller et surtout en finale de la Ligue des champions, finissant enfin par soulever cette Coupe aux grandes oreilles qui faisait tant fantasmer le propriétaire des Blues Roman Abramovitch. Droit dans ses bottes, Sabri Lamouchi "assume" sa décision qu'il qualifie de "tactique" mais n'est pas dupe. "Qu'est-ce que je n'aurais pas entendu si on avait perdu contre la Tunisie?", a-t-il déclaré. Drogba, fidèle à son habitude, a de son côté réduit au minimum durant cette CAN ses interventions médiatiques et refuse de s'épancher sur son cas personnel. "Ce n'est pas un but qui nous donne la victoire, a-t-il expliqué mercredi. Il nous permet juste de nous relancer. Je ne m'attarde pas trop sur ma performance mais plutôt sur la prestation collective." Pas un mot non plus concernant l'imbroglio autour de son transfert annoncé à Galatasaray, le Shanghaï Shenhua ayant l'intention de saisir la Fifa. Une chose est sûre: quel que soit son statut futur durant la compétition, Drogba jouera le jeu jusqu'au bout et ne boudera pas comme avait pu le faire lors du Mondial-2010 Thierry Henry, lui aussi mis sur la touche en équipe de France par Raymond Domenech pour des raisons similaires. Son attachement à l'équipe nationale dépasse en effet le cadre strictement sportif. Même s'il avait songé à abandonner la sélection après l'élimination au 1er tour du Mondial-2006 en raison des fractures politiques et religieuses dans le groupe, personne n'a oublié son rôle dans la réconciliation d'un pays déchiré par la guerre civile et ce match des Eléphants à Bouaké, le fief de l'ex-rébellion, en 2007.
Après avoir tant échoué aux portes de la gloire continentale (finales en 2006 et 2012, demi-finale en 2008, quart de finale en 2010), Drogba ne risque pas de jouer les capricieux, lui qui rêve tant d'ajouter la seule ligne manquant encore à son prestigieux palmarès.