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Depuis son arrivée à la tête de ce département, ce jeune ministre ne jure que par les « communication-stratégies », les « business plans », les « chartered accountancy » (expertises comptables), les « balance sheet » (bilans comptables) et … une conception assez « smart » et étrangement exotique de « l’application de la loi ». « En tant que ministre, mon rôle est d’appliquer la loi », a-t-il lancé, le dos tourné au commun des conseillers, parmi lesquels figurait une délégation de jeunes Marocains des Pays-Bas venus (pur hasard ?) écouter ce jour-là les réponses du ministre. « L’usage et le bon sens veulent qu’un ministre qui se présente au Parlement pour répondre aux questions, orales ou écrites, regarde au moins en face ceux qui les posent », s’indigne Driss Merroun, conseiller du Mouvement populaire (MP). Ce « point d’ordre » n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Le président de la séance n’a pas manqué de rappeler cette règle d’usage à Monsieur le ministre. Mais passons, car ce n’est pas cette question, formelle de surcroît, qui semble préoccuper outre mesure les conseillers. « 2010 risque d’être une année blanche pour la jeunesse marocaine », alerte Abdellatif Ouammou, du groupe de la Coalition socialiste. Les jeunes ne peuvent rester à l’infini otages du clash provoqué par le ministre de la Jeunesse avec les associations à vocation éducative. « Nombre de ces associations ont été blacklistées pour avoir simplement critiqué le bradage du patrimoine foncier du ministère de la Jeunesse et des Sports », relève le président du Collectif associatif éducatif, Abdelmaksoud Rachdi. En fait, le ministre controversé s’engage à couper le robinet et à « ne verser un seul dirham que sur la base d’un contrat avec ces associations ». Le ministre, qui se revendique ouvertement de l’American-school, accuse subrepticement le Collectif associatif de manquer de transparence oubliant, à l’insu de son gré, que ce Collectif a consenti, depuis l’avènement de l’Indépendance, d’énormes sacrifices au profit de la jeunesse marocaine. « Il est de mon devoir de vous rappeler que ces associations ont vu le jour bien avant même votre naissance », dit le conseiller Ouammou au ministre quadragénaire Moncef Belkhayat. Ce dernier, paraît-il, veut faire table rase de tous ces sacrifices et du rôle louable qu’ont joué au profit de la jeunesse marocaine ces associations qui ont existé pour servir et ne pas se servir. Or, au lieu d’encourager ces associations, le ministre veut maintenant les priver de subventions que tout le monde sait dérisoires. Très dérisoires au regard de la contribution que ces mêmes associations apportent à la jeunesse marocaine, à son éducation, à son encadrement et à son épanouissement. Sous couvert de transparence, de rationalisation des deniers publics et autres slogans « light », le ministre se livre aujourd’hui au petit « calcul d’épicier » et n’en fait qu’à sa tête. Et ce sont les jeunes qu’il est censé servir qui trinquent, avec leurs familles aujourd’hui inquiètes à l’idée que leurs progénitures soient contraintes à se tourner les pouces pendant la saison des colonies de vacances qui se profile. Car ce ne sont pas les associations qui vont payer les pots cassés de cette inutile partie de bras de fer, mais bel et bien ces 200.000 jeunes Marocains qui bénéficient chaque année des colonies de vacances. D’où la levée de boucliers des représentants du peuple marocain qui ont administré ce mardi après-midi une véritable volée de bois vert au ministre Belkhayat. Maintenant, ce dernier va-t-il revenir à la raison et laisser de côté les petites querelles de chapelle pour sauver la saison, ou ce qui en reste ? « Votre franchise démesurée vous sera fatale », prévient Lahcen Bijdiken, du groupe. Rassemblement constitutionnel unifié, à l’adresse du jeune ministre. Mais voilà, ce dernier semble oublier que la vocation principale d’un ministre est d’ordre politique et, de ce fait, implique la nécessité de trouver des équilibres avec les différents partenaires associatifs, en dehors de toute étiquette partisane. Il y va de l’intérêt de la jeunesse. Et seulement de l’intérêt de la jeunesse. Qu’en pense le ministre de la Jeunesse ?