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Imaginez, les joueurs de la RS Berkane qui devaient affronter le club algérien de l’USMA, dimanche soir, bloqués à l'aéroport Houari Boumédiène d’Alger non pas pour des raisons de sécurité ou de formalités douanières, mais parce qu'ils avaient commis le crime impardonnable d'avoir des maillots floqués de la carte du Maroc dans son intégralité. Bien sûr, quoi de plus menaçant que des morceaux de tissu portant une représentation cartographique ?
Mais l'absurdité ne s'arrête pas là. Après des heures de blocage, la Confédération Africaine de Football (CAF) intervient pour rappeler à l'Algérie les règles élémentaires du jeu et confirmer que ces maillots sont parfaitement conformes aux normes établies. Alors que fait-on lorsque l'on est contrarié ? Eh bien, on s’entête ! On conteste ! Puis, on refuse de se plier au jugement de l’instance africaine de football. On finit alors par réussir l'exploit de transformer une défaite sportive en défaite diplomatique. Bravo, messieurs, vous avez su démontrer une capacité remarquable à vous tirer une balle dans le pied ! Une telle performance mérite une ovation à la hauteur des génies de la prestidigitation.
Alors comment peut-on pousser l'ironie jusqu'au bout ? La réponse, semble-t-il, est d'opter pour le comble du ridicule. On propose des contrefaçons comme solution de rechange. Des imitations si médiocres qu'elles feraient rougir de honte même les vendeurs les plus malhonnêtes des marchés aux puces. Qui pourrait rivaliser avec un tel manque de respect pour l'intégrité sportive ?
Pendant ce temps, les médias algériens diffusent des images des vestiaires de l’équipe marocaine, où les maillots contrefaits de la RSB sont accrochés comme preuves de cette mascarade orchestrée. Un scandale que les responsables algériens, fidèles à leur réputation, n'ont même pas cherché à dissimuler.
L’équipementier de la RS Berkane devrait sérieusement envisager de déposer une plainte contre la Fédération Algérienne de Football (FAF) et les autres parties impliquées dans cette farce. Après tout, cette compétition n'est pas un simple tournoi de quartier, mais une image de notre continent, une tribune pour l'intégrité, le respect et le fair-play.
Pendant que la RS Berkane était retenue dans les méandres bureaucratiques, l'USMA, de son côté, a offert une performance digne d'un théâtre absurde. Les joueurs algériens sont entrés sur le terrain avec tout le sérieux requis, ont effectué leurs échauffements et même posé pour les photos officielles, comme si de rien n'était. Oui le spectacle doit continuer, peu importe la réalité !
Cependant, derrière ce spectacle de normalité se cachait une farce délibérée. Les joueurs de l’USMA savaient pertinemment que le match était condamné depuis le début, mais ont choisi de jouer cette comédie grotesque, décidant d’agir en tant qu’acteurs d'une pièce dont la chute était déjà écrite. Une pitoyable tentative de semer la confusion et de détourner l'attention de leurs propres manquements à l'éthique sportive.
Les supporters ne sont pas en reste dans cette comédie grotesque. Ils se sont distingués en scandant des chants racistes, traitant les Marocains d'«animaux ». Raffiné, n'est-ce pas ? Certainement une leçon de civilité et de savoir-vivre pour le reste du monde. C’est surtout une manifestation choquante de l'intolérance et de la xénophobie qui persistent dans certaines franges de la société algérienne.
Bravo à tous les acteurs impliqués dans ce spectacle ridicule et médiocre ! Sauf qu’il est grand temps que l'Algérie se réveille et reconnaisse les dégâts qu'elle a infligés à son propre prestige et à celui du football africain dans son ensemble. Il est également temps pour ce pays de faire un examen de conscience sérieux et de réfléchir à la façon dont il souhaite être perçu dans le monde. Le football devrait être un catalyseur de paix et de compréhension entre les nations, et non un terrain pour les conflits et les divisions.
Mehdi Ouassat