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La bonne nouvelle, c’est que le chômage s’est réduit au cours de la période étudiée, son taux étant passé de 13,8% en 1999 à 9,4% en 2016.
Selon une étude sur « Le marché du travail au Maroc : défis et opportunités », cette réduction provient des zones urbaines où le chômage s’est réduit, de 22% à 13,9%, tandis que les zones rurales se caractérisent par un faible taux de chômage (de 5,4% en 1999 à 4,2% en 2016).
La mauvaise nouvelle, c’est que le chômage demeure un phénomène urbain touchant principalement les jeunes diplômés et les femmes.
D’après cette étude du Haut-commissariat au plan (HCP) et de la Banque mondiale (BM), le taux de chômage est plus élevé chez les jeunes et a enregistré une tendance haussière depuis 2010.
En effet, « après avoir atteint un seuil inférieur en 2010 (31,3%), le taux de chômage des 15-24 ans urbains est reparti à la hausse. Il touchait 41% de cette dernière catégorie en 2016, un niveau inquiétant, à rebours de l’évolution des autres classes d’âge », a souligné l’étude dont les conclusions ont été rendues publiques récemment.
En ce qui concerne les diplômés et particulièrement ceux du supérieur, l’étude a révélé qu’ils sont fortement touchés par le chômage, notant une situation marocaine assez singulière.
En effet, à en croire les auteurs de l’étude, le taux de chômage est cinq fois plus élevé pour les diplômés du supérieur (25% en 2014) que pour les non-diplômés (4,7%) et, tandis que le chômage a diminué pour les non-diplômés, il a augmenté pour les diplômés.
Ce n’est pas tout. Il ressort des données analysées que près des trois quarts des jeunes (15-24 ans) diplômés du supérieur sont au chômage, ce qui représente plus de 7 fois le taux des non-diplômés.
«Cette réalité statistique est néanmoins à nuancer, le taux d’activité augmentant avec les diplômes. Ainsi, le taux d’activité est de 65,1% pour les diplômés d’universités, tandis qu’au niveau du baccalauréat celui-ci est de 27,7% », a souligné le HCP expliquant que le taux de chômage élevé des diplômés est probablement dû aux difficultés à entrer sur le marché du travail.
« C’est en effet la principale raison du chômage pour 66,9% des hommes diplômés du supérieur, alors que pour les hommes ayant un faible niveau d’éducation, l’arrêt de l’activité est la principale raison », a expliqué le Hat-commissariat.
Poursuivant ses analyses, l’organisme public a affirmé que si les jeunes ont tendance à être plus instruits, ils ont des difficultés à trouver un emploi après leurs études. Parmi les jeunes chômeurs (âgés de 15 à 24 ans), 48,6% étaient sans emploi après leurs études.
En revanche, comme l’a souligné l’étude, « les plus âgés ont tendance à être au chômage principalement en raison de la fermeture de leur entreprise ou d’un licenciement. Les prétentions salariales ne semblent pas constituer un frein à l’embauche ».
En effet, fait-on observer, sur l’ensemble du territoire, les deux tiers des chômeurs sont prêts à accepter un emploi dont la rémunération est inférieure ou égale au SMIG (moins de 2 600 dirhams mensuels). En outre, plus d’un quart des chômeurs accepterait un emploi pour n’importe quel salaire, lorsque seulement 5,5% ne l’accepterait qu’à partir de 5000 dirhams mensuels.
Quoi qu’il en soit, les auteurs de l’étude ont noté que le marché du travail marocain, tant du point de vue des travailleurs que des entreprises, pâtit du manque d’inclusion, de la faiblesse de la création et de la faible qualité des emplois.
Rappelons que ce travail est le résultat d'une collaboration entre le HCP et la BM qui s’insère dans une étude plus large «Diagnostic Systématique Pays » (SCD) réalisée par la Banque mondiale, en étroite concertation avec les autorités nationales.
A travers ce travail, les deux parties entendaient permettre l’analyse des principales caractéristiques du marché du travail marocain, notamment l’évolution de l’emploi en termes qualitatif et quantitatif.
Selon le HCP, ce document « met également en évidence les contraintes au développement du marché du travail et identifie les politiques pouvant rendre le marché du travail plus dynamique et inclusif afin de mieux contribuer à l'amélioration du niveau de vie de la population ».