Le chef de l'ONU déplore le manque d'aide pour la population de Mossoul

Plus de cinq millions de réfugiés syriens


Samedi 1 Avril 2017

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a déploré vendredi, en visitant un camp de déplacés en Irak, le manque de ressources pour aider les habitants de Mossoul, confrontés à des combats meurtriers.
"Nous n'avons pas les ressources nécessaires pour soutenir ces gens, ni la solidarité internationale requise", a déclaré M. Guterres aux journalistes au camp de déplacés de Hassan Cham, à l'est de Mossoul.
"Malheureusement, notre programme ici n'est financé qu'à 8% (de sa totalité), cela montre combien nos ressources sont limitées", a-t-il insisté.
"Ces gens ont énormément souffert, et continuent de souffrir. Nous avons besoin de davantage de solidarité de la part de la communauté internationale", a poursuivi le chef des Nations unies.
Dans le cadre de sa visite en Irak, M. Guterres avait rencontré jeudi à Bagdad des hauts responsables dont le Premier ministre Haider al-Abadi.
Ce déplacement intervient alors que les forces irakiennes tentent depuis cinq mois de reprendre Mossoul, la deuxième ville du pays, dont les jihadistes du groupe Etat islamique s’étaient emparés en 2014. Les combats ont provoqué le déplacement de plus de 200.000 personnes depuis le début en février de l'opération pour reprendre la partie ouest de la cité, faisant craindre une crise humanitaire de grande ampleur.
Par ailleurs, plus de cinq millions de Syriens, soit environ un quart de la population, sont devenus des réfugiés, a annoncé jeudi l'ONU, alors que des ONG exhortent de nouveau la communauté internationale à accroître son aide.
"C'est une étape importante", a résumé la porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) en commentant ce nombre record de réfugiés.
"Alors que le nombre d'hommes, de femmes et d'enfants ayant fui six années de guerre en Syrie a franchi la barre des 5 millions, la communauté internationale doit faire davantage pour les aider", a lancé le HCR.
La guerre en Syrie a déclenché la plus grave crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale, avec plus de 320.000 morts en six ans et des millions de déplacés. Le pays comptait 22 millions d'habitants avant la guerre.
Malgré une baisse d'intensité des combats dans plusieurs régions, "la situation n'est pas encore assez sûre pour que les gens puissent retourner chez eux. Nous voyons encore chaque jour des gens être déracinés", a souligné à l'AFP Alun McDonald, le porte-parole régional de Save the Children.
Il a regretté que la communauté internationale, incapable de régler le conflit, a failli à augmenter son aide au fur et à mesure que la crise humanitaire s'aggravait, fermant au contraire de plus en plus les frontières, notamment en Europe.
Selon Tom Garofalo, un responsable régional de l'International Rescue Committee, la guerre qui fait rage en Syrie force "chaque jour 6.000 personnes à fuir leurs foyers".
Près de trois millions de Syriens sont réfugiés en Turquie, le pays voisin le plus affecté, selon le HCR. Moins de 10% d'entre eux ont été accueillis dans des camps, tandis qu'une majorité vit dans les villes, dont plus de 500.000 à Istanbul.
Plus d'un million ont fui au Liban et 657.000 en Jordanie, mais les autorités d'Amman évaluent leur nombre à 1,3 million. Ils sont par ailleurs plus de 233.000 en Irak, plus de 120.000 en Egypte et près de 30.000 dans les pays d'Afrique du Nord, selon le HCR.
Dans un communiqué conjoint avec des organisations syriennes, l'organisation Oxfam a appelé jeudi à apporter plus d'aide aux pays voisins de la Syrie.
Sa directrice exécutive, Winnie Byanyima, a appelé "les pays riches à afficher leur soutien aux voisins de la Syrie qui ont accueilli ces réfugiés et à relocaliser au moins 10% des réfugiés syriens les plus vulnérables d'ici la fin 2017".
"Il s'agit d'une crise qui dure et les financements ne suivent pas", a déploré la porte-parole d'Oxfam à Beyrouth, Joëlle Bassoul, à l'AFP. "Avec moins de ressources, nous devons aider maintenant plus de personnes".
Les ONG et l'ONU mettent également régulièrement en garde contre les conséquences à long terme de la crise, tout particulièrement sur les enfants.
"Un million d'enfants réfugiés syriens ne sont pas scolarisés (...) et ils sont ceux qui devront contribuer à reconstruire la Syrie pour la prochaine génération", a indiqué M. McDonald, de Save The Children.
Outre ces cinq millions de réfugiés, des millions d'autres Syriens sont déplacés dans leur propre pays.


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