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Dans une salle archicomble et un public venu de tous les coins du Maroc (Agadir, Casablanca, Rabat, Meknès…), les témoignages furent des plus émouvants. Chacun y partait de sa connaissance personnelle du défunt. Tout le monde se rendit compte combien Nba avait la possibilité de nouer des relations avec une palette de tendances artistiques, culturelles, intellectuelles. Un être ouvert, fort de son d’identité et de sa constance personnelle. Si le public s’est montré interactif avec les Saghru Band chantant pour la première fois sans leur chef, il était aussi enthousiaste en répétant en chœur, les larmes aux yeux, les célèbres chansons de ce groupe né en 2006. Toute la salle chantait ainsi «Iguellin a Moha» (Pauvre Moha) et «Ourach Smah».
Les Ouhachem Ouâzama, Amnay, Imenza, Aylalen, Bedraoui, Ithran, Ifzaren, Touroug, Tiguremt… autant d’interprétations qui ont investi la scène et enchanté le public présent, par leurs rythmes amazighs, mais aussi et surtout par de nouvelles chansons dédiées à l’âme de celui qui avait contribué à «Amoun Style», genre musical particulier.
Animée avec brio par le chercheur et poète Moha Benyassen, la soirée a duré près de cinq heures d’affilée, tellement les participations étaient nombreuses. L’Autrichienne Goudrun Graff a imposé un silence religieux par son témoignage émouvant à l’endroit de celui qui était son ami, en dépit de la différence d’âge. «Mbarek débordait d’émotions et de sympathie pour toutes les autres communautés, les autres expériences et les autres générations», dit-elle.
De Moha Iguellin «Moha le pauvre» et «Grat Ifassen» à «No Borderlines», en passant par «Message to Obama», Nba et son groupe ont parcouru le chemin des véritables artistes qui ne laissent personne indifférent. Une expérience qui est née d’abord entre les communautaires, les étudiants et leur enthousiasme, les villageois et le public de la province voire du sud-est du Royaume. Mais cette expérience a aussi grandi et atteint un stade de maturité avec les deux derniers albums. A ceux qui voulaient le confiner dans un rôle particulier, Nba a répondu : «Je ne suis le porte-parole de personne, je suis seulement un artiste qui exprime sa révolte, sa quête de justice, d’amour et de liberté». Pour ces qualités, l’Union des écrivains du Maroc (section d’Errachidia) lui a consacré un ouvrage (Rêve d’une colombe) compilant ses poèmes et ceux des autres poètes chantés par son groupe. L’artiste peintre Said Njima a aussi surpris le public par une série d’oeuvres d’art composées à cette occasion et dédiées à sa famille et à ses amis.
Et comme la cérémonie d’hommage a débuté sur les rythmes des Saghru Band, elle a pris fin sur ces mêmes notes. Mais cette fois, ce fut l’adieu collectif de tous ses amis et des membres de sa famille. C’était la chanson chère à Nba «Yan Outbir» (Une colombe) qui clôtura cet hommage qui restera à jamais marqué par la présence artistique de Mbarek Oularbi.