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A titre indicatif, uniquement dans la palmeraie de la ville, un des lieux de stationnements de prédilection des camping-caristes, pas moins d'une centaine de véhicules y sont garés depuis une semaine. « En appliquant le tarif entre 45 et 60 DH par jour pour chaque camping-car, vous vous rendez compte de l'argent qui échappe aux exploitants des terrains aménagés pour accueillir ces voyageurs?», se justifie, Saïd, gérant d'un camping. Près du village de Tazka, les terres N'Ait Ouaday, Aït Ighir, Doulbarj, Tazrmlalt sont aussi squattées depuis un mois par une centaine de ces maisons roulantes. Attirés par le Festival des amandiers qui se tient actuellement, ou tout simplement par le temps généralement ensoleillé du Maroc en fuyant les froids insupportables chez eux, les voyageurs en camping-car, pour la plupart des retraités, envahissent la ville à cette période de l’année. Une ruée qui donne lieu à des stationnements anarchiques un peu partout dans les terrains privés des habitants sans consentement de ces derniers. Lesquels, bien au contraire, nous disent-ils, se sont retrouvés dépassés par ce phénomène surtout après que les plaintes adressées au pacha de la ville lui demandant d’intervenir pour empêcher le caravaning sur leurs terrains, sont restées lettre morte. La passivité de ce responsable est vue par les exploitants des campings comme une manœuve les visant, surtout, qu’il n'a pas seulement accepté cette anarchie, mais il aurait, bien plus, décidé de confier la gestion de ces terrains privés « conquis » par les camping-caristes, à des tiers, qui font payer chaque jour, à leurs « clients »des redevances sur l'occupation !
«Comment voulez-vous alors que notre activité prospère?», s'indignent les propriétaires des campings. Une version que réfute évidemment le pacha, arguant que les contributions recueilles auprès des camping-caristes constituent les rétributions de deux vigiles de nuit qui veillent sur leur sécurité, après que des vols les ont touchés. Interrogés, les camping-caristes, sachant bien de quoi ils parlent, contredisent cet argument de sécurité: « Il s'agit de paiement exigés en contrepartie des stationnements, puisque la nuit, nous sommes dans nos camping-cars, et nous n’avons pas besoin de gardiens ».
De toute façon , cette situation est fortement dommageable pour l'ensemble des exploitants des campings à Tafraout, sachant qu’il leur est difficile de tenir devant cette concurrence déloyale vu les tarifs pratiqués par ces « gérants » des « espaces de campings sauvages », et ne dépassant pas 10 à 20 DH. Des prix fort attrayants qui finiront par vider, à coup sûr, tous les campings réglementaires dont la région compte désormais près de 10 unités. Et pourtant, des investissements conséquents sont consentis par les exploitants et propriétaires de ces derniers pour monter ces projets et les moderniser. « Nos campings sont assez espacés pour contenir tout le monde; en plus ils disposent de toutes les commodités nécessaires », se défend-on.
En effet, ils sont tous bien équipés en eau, électricité, sanitaires, douches, Internet, etc. Il y en a même qui mettent au service de leurs clients des machines à laver, fonctionnant par injection de pièces de monnaie et des dispositifs permettant le traitement des ordures ménagères et même des selles chimiques déversées. Bref, de coûteux placements financiers que leurs initiateurs peinent désormais à amortir. Notons que ce phénomène de camping sauvage, ne fait pas uniquement mal aux opérateurs travaillant dans ce segment d'activité de l'hébergement touristique, mais aussi à l'environnement. A la fin de la saison touristique, les lieux évacués, sont souvent jonchés de déchets et ordures jetés en pleine nature. Ils sont également pollués par les déversements chimiques des selles que les camping-caristes laissent couler sans vergogne sur les terrains exploités.
Où va l'argent ?
Tout le monde en parle à Tafraout. L'exploitation illégale des stationnements des camping-cars dans les terrains privés des habitants de la ville, est une grosse machine à sous. Chaque saison touristique entraîne le passage, de quelque 1200 caravanes et camping-cars. 80% d’entre eux ne vont jamais aux campings mais passent en moyenne 6 à 7 jours dans les espaces squattés. Or, les sommes recueillies sont trop importantes pour être destinées à la seule rétribution des deux soi-disant vigiles. Les rentes rapportées par ce juteux filon illicite ne sont pas une mince affaire, mais suscitent des interrogations légitimes parmi les habitants et les opérateurs dans le secteur touristique. Tous demandent a être informés sur la destinée de l'argent récupéré. Qui est derrière ce louche business? A qui profite-t-il vraiment ?