Si un tel scénario se produisait après son éventuelle prise de fonctions le 8 juillet, M. Hofer adouberait le nouveau chancelier proposé par le SPÖ, premier parti au parlement, a-t-il assuré dans une interview à l'agence autrichienne APA jeudi. "Je le ferai dans tous les cas, car il est aussi de mon intérêt que l'Autriche soit mieux gouvernée", a déclaré le candidat FPÖ, en rappelant que la Constitution stipulait que le choix du chancelier relevait "des partis élus" au parlement, par ordre d'importance.
Avec ces propos, Hofer semble nuancer des déclarations qu'il avait tenues avant le premier tour, où il avait menacé de révoquer le gouvernement voire de dissoudre le parlement s'il était élu. Ces prérogatives formelles du président de la République autrichienne n'ont jusqu'à présent jamais été utilisées à des fins politiques. Arrivé largement en tête du premier tour avec 35% des voix, le candidat d'extrême droite est donné favori pour l'emporter le 22 mai. Mais il doit pour cela séduire une partie de l'électorat modéré s'il veut l'emporter face à l'écologiste centriste Alexander Van der Bellen (21,3%). Dans son interview à l'agence autrichienne, Hofer a à cet effet pris ses distances avec le mouvement des Identitaires et avec leurs proches au sein du FPÖ, soulignant ne vouloir "rien avoir à faire avec eux".
Il a également affirmé son attachement à l'appartenance de l'Autriche à l'Union européenne, sans toutefois exclure un référendum d'initiative populaire sur la question.
Enfin, Hofer a dit considérer comme possible l'intégration des quelque 90.000 migrants arrivés en Autriche l'an passé, à condition qu'il n'y ait plus d'arrivées massives. "Je pense qui si nous faisons tout pour que les gens qui sont en Autriche s'intègrent, c'est encore possible. Mais si nous en prenons encore 90.000 puis encore 90.000, ce ne sera plus rattrapable", a-t-il estimé.