Désormais en contradiction avec la politique de l’ONU sur la diminution des émissions de dioxyde de carbone, la première puissance mondiale est libre de vendre son gaz de schiste. Dans la déclaration du G20, il est mentionné «qu’ils vont aider d’autres pays dans le monde à avoir accès et à utiliser des énergies fossiles». Un clin d’œil des Etats-Unis destiné aux pays de l’Europe de l’Est qui cherchent à réduire leur dépendance énergétique à l’égard de la Russie.
D’après un diplomate du G20, certains Etats augurent déjà «un effet de contagion» qui toucherait d’autres gros producteurs d’énergie fossile désireux d’accroître leurs recettes. Par ailleurs, Vladimir Poutine parle d’un compromis «optimal» sur le climat alors qu’Emmanuel Macron continue d’espérer un revirement du président américain. La chancelière allemande, quant à elle, se dit moins optimiste sur le sujet et souligne bien que c’était le seul choix que le G20 avait pour garder l’intégralité des membres du sommet.
En guise de compromis et pour honorer sa promesse à Angela Merkel de faire de ce sommet un succès, Donald Trump a accepté de modérer ses positions sur le commerce et la taxation des importations allemandes et chinoises.
Cette huitième réunion des chefs d’Etat des pays les plus riches de la planète a fait couler beaucoup d’encre. Il y a d’abord les altermondialistes, indignés, insoumis, anticapitalistes et convaincus que les pays du G20 mènent la Terre à sa perte, qui ont installé un climat chaotique à Hambourg,.
Au sommet, l’ambiance n’était pas meilleure. Avec Trump et Poutine, dont la poignée de main tant attendue a fait fantasmer toutes les gazettes européennes au vu de leurs titrailles qui semblent tirées par les cheveux : « Le choc des titans » ou encore « Le premier baiser ». L’Allemagne et la Chine ont affiché un regard inquiet tant sur les accords climatiques que sur la taxation des importations avancées par Trump. La France est parue effacée avec un président encore inconnu au bataillon. Une Grande-Bretagne déconnectée en plein Brexit, et n’oublions pas le gigantesque puits de pétrole que représente l’Arabie Saoudite avec près de 10 millions de barils de pétrole par jour. L’Italie préoccupée par ses clandestins, la Corée du Nord isolée mais bien avancée dans son programme militaire. Ce n’est pas tout. D’autres pays se bousculent au portillon: l’Union européenne en tant qu’organisation; la Turquie émergente, en tant que pays membre de l’Otan interdit de parole en Allemagne; la Corée du Sud et le Japon, alliés de l’Otan. Il y a aussi des pays à l’économie grandissante du fait du nombre de leurs habitants et des ressources naturelles qu’ils renferment comme l’Inde, l’Indonésie, l’Argentine, le Mexique….
Et… il y a les autres, ceux qui ne sont pas invités à ce richissime buffet mondial, parce que comme vous vous en doutez le globe terrestre englobe plus que cette vingtaine de nations réunies. Les hors G20, ceux qui ne sont pas inclus, les naufragés, les oubliés, les exploités, les dominés, les pauvres. Ceux qui ont fait bien malgré eux, au prix de millions de vies, la glorieuse histoire de cette puissante oligarchie. Eux, dont l’avenir dépend de cette bulle imperméable et opaque, qui les représente?
Assia Bennani
(Stagiaire)