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Le Trésor peine à briser le cercle vicieux de la dette

Hausse de près de moitié des levées du Trésor en 2013, selon BAM

Samedi 5 Juillet 2014

Le Trésor peine à briser le cercle vicieux de la dette
Le gouvernement Benkirane semble déterminé à battre tous les records en termes de recours à l’endettement. Après avoir franchi un niveau qui n’a jamais été atteint auparavant en 2012, à savoir 120,3 milliards de dirhams (MMDH), le recours à l’endettement intérieur a effacé de la tablette la marque précédente en atteignant 175,2 MMDH en 2013, soit une hausse de près de la moitié (45,6%). Ces chiffres alarmants découlent du  rapport  annuel de la Banque centrale sur la situation économique, monétaire et financière au titre de l’exercice 2013, présenté, samedi dernier, par le wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri, au Souverain. Plus inquiétant que ces montants colossaux  en soi, la cadence du recours à la dette intérieure augmente crescendo depuis l’investiture du gouvernement Benkirane dans deux versions. Sur une année, entre 2012 et 2013, l’augmentation de la dette a doublé en passant de 24% en 2012 à 45,6% en 2013. Rappelons dans ce sens qu’à fin 2012, le montant global des levées de fonds par l’Etat était de 120,3 MMDH, alors qu’il s’élevait à 96,521 MMDH en 2011.
 Sur le même registre alarmiste, le rapport de BAM renseigne également sur un indicateur aussi inquiétant, à savoir la baisse de la marge de manœuvre de la Trésorerie générale du Royaume (TGR), qui n’a plus la même aisance de paiement qu’elle avait  il y a quelques années, du fait que la maturité moyenne des émissions du Trésor a connu une hausse continue, passant d’un an en 2008 à 4,5 en 2012, avant de revenir à 3 ans en 2013.
D’autant plus que la part des maturités courtes a diminué de 95% en 2008 à 19% en 2012, année au cours de laquelle le Trésor a connu beaucoup de difficultés, avant d’augmenter à 46% en 2013. Une évolution qui serait liée essentiellement à la hausse importante des rendements sur le compartiment à moyen et long termes, explique le rapport.
L’acharnement sur ce compartiment trouve son explication dans un indicateur encore plus préoccupant, à savoir l’envolée des taux d’intérêt, selon la loi de l’offre et de la demande.
Le rendement moyen des émissions du Trésor est passé de 3,6% en moyenne entre 2008 et 2011, à 4,1% en 2012 et à 4,5% en 2013, ajoute la même source, indiquant que cette hausse résulte d’une augmentation significative et généralisée des rendements de l’ensemble des maturités, notamment celles à moyen et long termes.
Cette montée des taux est due au fait que depuis le début de 2012 à chaque fois que le Trésor table sur une levée de fonds (offre), il a en retour moins de ce qu’il sollicite. 
En plus de la baisse de la demande, la fréquence du recours de l’Etat à la dette à court terme a, elle aussi, fait que cette dernière a vu ses taux augmenter d’environ 0,5% (plus de 0,49%) par rapport aux dernières levées, ce qui est énorme vu les montants colossaux levés et la courte durée de remboursement. Cette augmentation des taux explique l’inquiétude du secteur privé. En effet, les acteurs privés craignent une hausse des taux d’intérêt, sous l’influence de ce qu’appellent les économistes «l’effet d’éviction» déclenché quand l’Etat recourt intensivement à la dette, afin de financer son déficit budgétaire, provoquant ainsi l’amenuisement ou l’épuisement, la raréfaction de l’épargne et par conséquent la hausse des taux d’intérêt.L’Etat, qui est rattrapé par l’engrenage de la dette, est proche, selon les financiers, du  cercle vicieux de la dette publique ou l'effet «boule de neige», ne semble pas chercher une autre alternative.
Durant l’exercice en cours, le Trésor poursuit ses levées de fonds au niveau du marché des adjudications pour faire face à ses besoins pressants de financement. Au terme des 5 premiers mois de l’année, les levées brutes du Trésor se sont établies à 62 MMDH, soit une moyenne mensuelle inférieure à celle de l’année dernière, à savoir 12,4 MMDH par mois au lieu de 14,6 MMDH.
 Chose qui s’explique par le recours à la dette extérieure. Voulant sortir de l'engrenage de la dette intérieure, l'Etat a lancé une nouvelle émission obligataire sur le marché international d’un montant de 1 milliard d’euros d’une maturité de 10 ans avec un taux d’intérêt de 3,5%.
Néanmoins, ce milliard n’a pas empêché le Trésor de procéder mardi à l'émission par adjudication de bons à court et à moyen termes, a annoncé la Direction du Trésor et des finances extérieures (DTFE), dans un communiqué publié sur le site de BAM. 

Mohammed Taleb

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