Le Souverain ouvre demain la session d’automne du Parlement : Le gouvernement promet un plan législatif et l’opposition décidée à mettre la pression


Narjis Rerhaye
Jeudi 11 Octobre 2012

Le Souverain ouvre demain la session d’automne du Parlement : Le gouvernement promet un plan législatif et l’opposition décidée à mettre la pression
Députés et conseillers font demain leur rentrée. Une deuxième année législative qui s’annonce, à en croire les oracles partisans, mouvementée. Le gouvernement Benkirane est attendu sur tous les fronts. Et l’opposition parlementaire a la ferme intention d’intensifier son rôle de contrôle et d’interpellation d’« une majorité gouvernementale dans l’incapacité de trouver des solutions à la crise économique profonde que vit le pays ». « Les députés de l’opposition sont sur les starting-block et beaucoup n’excluent pas une meilleure coordination de leurs groupes parlementaires. Les travées de l’Hémicycle promettent une poussée de fièvre », confie une députée de l’opposition qui se surprend à rêver d’un tir groupé d’une opposition faisant front et non plus parlant à quatre voix.
Cette année, la rentrée politique a commencé bien avant celle parlementaire. Après un été où les petites phrases assassines  et les déclarations à l’emporte-pièce, toutes signées de figures islamistes du PJD, ont fait florès. De l’allégeance au partage des attributions en passant par l’interprétation de la Constitution et les rapports avec les conseillers du Roi, le parti majoritaire a mené une véritable communication … de crise.  L’élection de Hamid Chabat, le syndicaliste trublion et aux méthodes populistes, à la tête de l’Istiqlal a quelque part aussi précipité la rentrée gouvernementale. Le nouveau leader, réputé pour ses prises de positions aussi surprenantes qu’inattendues,  a appelé  à un remaniement gouvernemental, allant jusqu’à fixer agenda et calendrier à Abdelilah Benkirane, le chef de l’Exécutif. «Au gouvernement, on l’a bien compris.  Chabat et l’Istiqlal, deuxième force de la coalition au pouvoir, seront le poil à gratter de la majorité gouvernementale. Ce qui ne va pas manquer de provoquer  des remous  au sein d’une coalition qui a multiplié les couacs », commente un ministre  appartenant au gouvernement Benkirane.
Les élections partielles du 4 octobre dernier – quatre sièges étaient à pourvoir à Tanger  et à Marrakech- ont également fait figure de pré-rentrée.  Un scrutin test pour la majorité gouvernementale et surtout  pour le parti d’Abdelilah Benkirane à l’épreuve  de sa popularité après huit mois d’exercice de pouvoir. La mobilisation du chef de l’Exécutif (et secrétaire général du PJD) et des ministres islamistes du gouvernement pour battre la campagne a alimenté la chronique politique et nourri la polémique. « C’est bien pour cela que le chef du gouvernement himself et tous les ministres islamistes de l’Exécutif ont battu la campagne en organisant des meetings de campagne à Tanger, Asilah et Marrakech et dans un mélange des genres absolument dangereux pour la démocratie. Oubliée la crise économique ! Au gouvernement, il n’y avait presque plus personne !» s’indigne ce parlementaire de l’opposition. 
A l’USFP et au Parti authenticité et modernité, la colère gronde. A l’occasion de ce scrutin partiel où le parti majoritaire a récupéré trois des quatre sièges en jeu,  mosquées et imams auraient été utilisés et permis la victoire des islamistes au pouvoir. Deux ténors de l’opposition sont montés au créneau pour dénoncer cette instrumentalisation de la religion qu’interdit la loi électorale, Driss Lachgar, le député de l’USFP et membre du Bureau politique du parti de la Rose et Ilias El Omari, l’un des principaux dirigeants du PAM.
« A l’USFP nous attendons du concret ! »
Sous la Coupole, le gouvernement et sa majorité sont attendus de pied ferme. La préparation du 9ème Congrès de la famille politique d’Abdelouahed Radi  n’a pas  phagocyté celle de la rentrée parlementaire. Les députés socialistes piaffent d’impatience et, surtout, attendent des réponses concrètes aux problèmes graves auxquels le Maroc est confronté. « La loi de Finances 2013 constituera le test de vérité d’un gouvernement qui a jusque-là pratiqué une politique à reculons et ce dans tous les domaines. Le dernier exemple en date réside dans l’emprunt international que contracte le Maroc qui signifie la fin de la souveraineté économique que le chef du gouvernement n’a pas arrêté de défendre il y a quelques semaines à peine ! » s’exclame un député du parti de la Rose.
Les Usfpéistes le disent haut et fort : la rentrée politique a sonné l’heure des comptes que doit rendre l’Exécutif. « Ce gouvernement doit s’expliquer sur son absence durant tout l’été. Il doit également s’expliquer sur ses contradictions et son absence de cohésion. La rentrée est l’occasion pour Benkirane et ses troupes de clarifier leurs positions et de  nous dire si nous avons réellement affaire à un gouvernement a minima ou à autre chose », déclare ce ténor socialiste.
Des critiques  que l’Exécutif balaie d’un revers de la main. Dans les  arcanes gouvernementaux, on annonce  au contraire une année législative studieuse et bien remplie.  Un plan législatif est fin prêt et les parlementaires auront du pain sur la planche. Lois électorales, réforme du système des retraites, réforme des finances publiques, textes sur la promotion de la condition des Marocaines, Benkirane et ses ministres ont bien l’intention d’accélérer le rythme et donner de la visibilité aux parlementaires. Ce que confirme le président de la Chambre des députés, l’Istiqlalien Karim Ghellab. « L’agenda de cette rentrée sera très intense avec à la clé une batterie de lois organiques prévues par la Constitution », a-t-il déclaré dans un entretien accordé à l’Agence Maghreb arabe presse.
 « Ce que nous attendons, nous à l’USFP, ce sont des choses concrètes qui ont du sens pour les citoyens de ce pays. Nous attendons des programmes d’urgence en matière d’emploi des jeunes diplômés,  d’enseignement, de santé sans oublier le monde rural. Nous attendons aussi des lois organiques essentielles comme celles relatives aux finances publiques, à la région et à l’amazigh comme langue officielle », conclut le député et président de région usfpéiste, Said Chbaatou.


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