Le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a condamné les propos et accusations proférés par le secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane contre le journal Al-Ahdath Al Maghrebia, tout en les qualifiant «d'insulte à la dignité des journalistes et d'appel explicite à la haine et à la violence». Le SNPM s'est dit surpris des offenses inadmissibles d’Abdelilah Benkirane à l'égard de la dignité des journalistes et de l'ensemble du personnel du journal Al-Ahdath Al Maghrebia, et ce lors d’un discours prononcé devant les membres du conseil national de son parti, tenu samedi dernier à Bouznika. Le syndicat qui représente le corps des journalistes a affirmé que les propos de Benkirane ne sont absolument pas dignes «d'un responsable politique qui a assumé de grandes responsabilités, et qui est censé donner l'exemple en ce qui concerne le comportement de la classe politique avec les médias ». Il a également souligné que les accusations contenues dans le discours d'Abdelilah Benkirane à l'encontre de nos confrères du journal Al-Ahdath Al Maghrebia « sont d’une extrême gravité », tout en mettant en garde contre ce dérapage et ce «discours incitant à la haine et à la violence». Le SNPM a exprimé sa grande inquiétude quant aux attaques et offenses visant des journalistes par certains acteurs politiques, appelant à «mettre fin à ce comportement honteux, car les médias ont le droit d'exercer leur rôle dans le cadre du respect de la loi et du code de déontologie de la profession, et toute personne se sentant lésée par le travail d'un journaliste a le droit d'entreprendre les démarches judiciaires qu'elle juge appropriées pour recouvrer la considération qu'elle avait perdue et préserver ses droits ». Le SNPM a exprimé sa solidarité inconditionnelle avec les confrères d’AlAhdath Al Maghrebia, exprimant son plein soutien à toutes les démarches qu’ils entreprennent pour recouvrer leur considération. Il y a lieu de signaler que l’Association marocaine des médias et des éditeurs (AMME) a également condamné les propos violents et insultants tenus par Abdelilah Benkirane. L’AMME a en fait reproché à Benkirane de tenir un discours haineux à l’égard de ce quotidien que le parton du PJD a qualifié de «sioniste» et d’«intrus ». «Au sein de l’Association, quelles que soient nos lignes éditoriales, nous sommes unanimes sur la nécessité de défendre la liberté d'expression pour tous, mais en même temps, nous tenons à rejeter tous les discours violents et d'exclusion auxquels un acteur partisan peut avoir recours pour régler ses problèmes politiques », a souligné l’AMME dans son communiqué.