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"Le gouvernement a convenu qu'il est nécessaire de prendre des mesures pour empêcher l'utilisation d'armes chimiques par le régime d'Assad", a déclaré un porte-parole de Downing Street à l'issue de la réunion convoquée d'urgence pour "discuter de la réponse à apporter aux événements en Syrie".
L'exécutif a jugé "très probable" la responsabilité du régime de Bachar al-Assad dans l'attaque chimique présumée perpétrée samedi sur la ville rebelle de Douma, qui a tué "jusqu'à 75 personnes".
Mais alors que les États-Unis et la France n'ont pas arrêté de décision sur d'éventuelles représailles contre Damas, Londres va "continuer à travailler avec les alliés, les Etats-Unis et la France, pour coordonner une réponse internationale".
Peu avant la réunion, le ministre en charge du Brexit, David Davis, avait reconnu que les "circonstances très très délicates" devaient amener l'exécutif à prendre une décision de manière "très prudente, très pondérée, très réfléchie".
Au sein de la majorité comme de l'opposition, plusieurs voix exigent que les députés soient consultés avant tout engagement sur ce dossier brûlant.
"Le Parlement doit être impliqué avant l'approbation de toute opération militaire", a déclaré sur Twitter le député conservateur Zac Goldsmith.
Le président de la commission parlementaire sur la Défense, le conservateur Julian Lewis, s'est montré réservé, estimant qu'une intervention militaire britannique renforcerait les groupes jihadistes. "Ce que nous avons ici en Syrie, c'est un choix entre des monstres d'un côté et des fous de l'autre", a-t-il jugé.
Le chef de l'opposition, le travailliste Jeremy Corbyn, a lui agité le spectre de la guerre en Irak pour inciter l'exécutif à consulter les parlementaires.
"De toute évidence, les leçons à tirer de l'(intervention britannique en) Irak sont qu'il doit y avoir un processus approprié de consultation" du Parlement, a-t-il affirmé.
"Les députés sont des élus. Ils doivent avoir leur mot à dire sur le sujet. Le gouvernement seul ne peut pas prendre cette décision", a-t-il pressé. Un avis partagé par le leader du Parti libéral-démocrate, Vince Cable, et le chef de file des députés du Parti nationaliste écossais, Ian Blackford.
Formellement, Theresa May peut engager son pays dans une action militaire sans consulter le Parlement, qui ne siège pas jusqu'au 16 avril, vacances de Pâques obligent. Néanmoins, elle s'opposerait ce faisant à la volonté de 61% des Britanniques, qui jugent "nécéssaire" un vote du Parlement sur le sujet, selon un sondage YouGov auprès de 3230 personnes (18% d'avis opposés, 21% d'indécis).
Dans les faits, une pratique s'est établie depuis l'engagement du Royaume-Uni en Irak en 2003, approuvée par le Parlement : elle consiste à soumettre les opérations militaires à l'étranger à un débat et un vote (rétrospectif pour l'intervention en Libye en 2011).
En 2014 puis en 2015, les députés avaient donné leur feu vert à la participation à des raids de la coalition internationale menée par les États-Unis contre le groupe jihadiste État islamique en Irak et en Syrie. Le Parlement s'était cependant opposé en 2013 à des frappes aériennes contre le régime de Bachar Al-Assad.
Le pays reste hanté par le déploiement très controversé de troupes en Irak en 2003, aux côtés des Américains, au motif de la présence d'armes de destruction massive qui n'ont finalement jamais été trouvées. Cette opération, dans laquelle 179 soldats britanniques ont trouvé la mort, a instillé un profond sentiment de méfiance.
Selon un sondage YouGov réalisé auprès de 1.600 personnes et publié dans le Times, 43% des Britanniques s'opposent à des frappes aériennes en Syrie, quand seulement 22% s'y déclarent favorables (34% d'indécis).
L'organisation Stop The War Coalition a lancé une campagne de lobbying contre "des interventions militaires de puissances extérieures" en Syrie, et appelé à un cessez-le-feu.