Les Britanniques "ont vendu des bombes à sous-munitions à l'Arabie saoudite", des armes interdites par les conventions internationales, a affirmé Abdel Aziz Ben Habtour sur la chaîne Sky News mardi soir.
"Ce n'est pas que je pense qu'ils sont coupables de crimes de guerre, c'est que j'en suis convaincu. Ils participent au bombardement du peuple yéménite (...). Ils savent que les Saoudiens vont larguer (leurs bombes) sur le Yémen", a ajouté celui qui dirige le gouvernement des rebelles chiites Houthis, qui contrôlent une partie du pays, dont la capitale Sanaa.
Le ministère britannique des Affaires étrangères a indiqué "rechercher instamment davantage d'informations sur ces allégations".
La semaine dernière, le ministre des Affaires étrangères Boris Johnson a dénoncé, sur un ton peu diplomatique, les "guerres par procuration" menées selon lui par Ryad, un allié de Londres. Mais il s'était fait recadrer par la Première ministre Theresa May.
L'Arabie saoudite mène une coalition militaire arabe au Yémen en soutien aux forces loyalistes contre des rebelles chiites soutenus par l'Iran.
Autre allié de Ryad, les Etats-Unis ont annulé une livraison d'armes à l'Arabie saoudite à cause du nombre de victimes civiles provoquées par la guerre menée par le royaume au Yémen, a indiqué mardi à l'AFP un responsable américain ayant souhaité rester anonyme.
"Nous avons clairement indiqué que la coopération militaire américaine n'est pas un chèque en blanc", a dit ce responsable, expliquant que Washington émettait des "inquiétudes profondes et continues face aux failles dans les pratiques de ciblage de la coalition".
D'autres sources américaines ont précisé que la vente visée concernait des munitions à guidage de précision fabriquées par le groupe américain Raytheon.
Interrogé par l'AFP, le porte-parole de cette coalition, le général saoudien Ahmed Assiri, n'a pas voulu réagir. "Nous ne commentons pas des déclarations anonymes", a-t-il dit.
Washington prend soin de souligner le fait que son implication reste limitée dans un conflit qui a fait plus de 7.000 morts et près de 37.000 blessés depuis l'intervention de la coalition arabe sous commandement saoudien en mars 2015, selon l'ONU.