Le Ramadan dans nos assiettes : Gare aux excès

Au-delà de sa dimension spirituelle, le Ramadan est intimement lié à la nutrition. Et pour cause, les habitudes alimentaires changent aussi bien en quantité qu’en qualité.  Pour ce, une bonne hygiène de vie s’impose  et les nutritionnistes mettent en garde contre tous les excès qui entraînent des problèmes de santé. Rien ne sert  de jeûner toute  une journée, pour ensuite s’abattre sur la nourriture comme un glouton. Ce faisant, on s’éloigne de plus en plus de l’essence de ce mois sacré qui est synonyme de sobriété pour jouer le jeu des  commerçants peu scrupuleux qui profitent des faiblesses de la plupart des gens et fructifient leurs affaires. Les nutritionnistes mettent en garde contre tous ces excès.  Mohammed El Faid,  nutrithérapeute et professeur à l’IAV Rabat, indique même que deux repas sont  largement suffisants après la rupture du jeûne. Il s’agit en l’occurrence du  ftour et shour.  Des collations légères peuvent être prises entre ces deux repas consistant soit en un   produit laitier, à sucre long (pain, pâtes….) ou  des fruits frais et salade. Sans oublier évidemment de  boire jusqu’à un 1,5 litre entre les repas ; ce que  les jeûneurs ont tendance à négliger. Par ailleurs, le nutritionniste  conseille de rompre le jeûne en prenant   des dattes et de l'eau  en lieu et place des sucreries et des boissons gazeuses qui ne peuvent en aucun  cas être désaltérantes. Leur riche apport calorique présente beaucoup de dangers pour la santé  selon bon nombre d’études (diabète, ostéoporose…).

Toujours d’après notre nutritionniste, le shour est fortement recommandé et il serait souhaitable de prendre des dattes et  du lait. Nul besoin de rappeler que  les  mets trop salés ou trop sucrés sont à éviter.

Nabil Layachi, diététicien-nutritionniste, président de l’Association marocaine de diététique, va  pour sa part en guerre contre les sucreries et les fritures. Il appelle à davantage de retenue. Les succulentes et incontournables briouates ou chebbakia sont pointées du doigt.   Faute  de les bannir de nos tables, il est recommandé d’en  réduire au moins la consommation. Sinon c’est l’hypercholestéromie (un taux élevé de cholestérol sanguin) assurée doublée d’une hyperglycémie, prévient le nutritionniste. Ces troubles métaboliques provoquent à long terme des problèmes cardiaques.

 Pour une nutrition saine et équilibrée, il faut privilégier par contre les légumes et les fruits; des aliments dont la consommation  diminue sensiblement lors du mois sacré. Nabil Layachi recommande d’en consommer à volonté. Riches en fibres alimentaires, ils accélèrent le transit intestinal. Pour mieux assimiler les vitamines contenues dans les aliments, rien de mieux que d’opter pour des modes de cuisson sains tels que grillade, au four ou à la vapeur. Un autre problème et non des moindres se pose également lors du Ramadan, à savoir le manque de sommeil. Les gens ont tendance à se coucher très tard et du coup ils souffrent  de problèmes de digestion et la qualité de leur sommeil s’en ressent. «Mangez léger et couchez-vous tôt», ne cessent de répéter les nutritionnistes.

Et puis les sportifs du Ramadan sont légion. Ils s’investissent à fond dans une activité physique.  Sans se mettre trop de pression, pratiquer de la marche est vivement recommandé avant la rupture du jeûne et même après le ftour pour brûler les calories, conseillent encore les nutritionnistes.

 En somme, le maître mot est la modération. Tous nos comportements doivent en être empreints le temps que durera ce mois sacré.