Lancée il y a plus d’un an, cette édition de la Coupe arabe a été suspendue plusieurs mois à cause de la crise sanitaire du nouveau coronavirus. Mais on dirait que le temps passé n’a pas eu d’emprise sur les émotions qu’elle suscite, à travers des matchs, certes d’une qualité technique moyenne, d’une grande charge émotionnelle, comme en atteste l’inoubliable qualification sur le fil du Raja en quart de finale dans un derby casablancais chaud bouillant (4- 4).
A un degré moindre, le Raja de Casablanca n’a fait qu’une bouchée de son adversaire. Mais dans cette rencontre quasiment à sens unique, tout n’a pas été si simple comme le score le suggère. Le match a eu du mal à se décanter en première période, et il a fallu attendre la mi-temps, et le discours certainement pertinent d’Hicham Aboucherouan, pour la première fois dans la peau du coach numéro un en l’absence de Sellami et de son adjoint. Revigoré et plus sûr de ses forces, le onze rajaoui a repris le match du bon bout. Une position plus haute sur le terrain et un pressing plus agressif ont permis aux Verts d’asphyxier leurs adversaires. Le résultat ne s’est pas longtemps fait attendre puisqu’à la 60ème minute, l’arrière-garde de l’Ismaily a fini par craquer, provoquant un penalty amplement mérité et converti par Mohsine Metoualli.
On le voyait dans les regards des joueurs égyptiens, l’ouverture du score a été ressentie comme un coup derrière la tête. Pis, elle leur a coupé l’herbe sous les pieds, à tel point que, cinq minutes plus tard, l’avant-centre congolais Ben Malango a fusillé le portier de l’Ismaily d’un coup de tête surpuissant pour doubler la mise. Incapables de répondre à l’engagement et à l’énergie mis sur le terrain par le Raja, les joueurs égyptiens ont sombré doucement mais sûrement, sans résister, encaissant un troisième but par l’intermédiaire de Mahmoud Benhalib (86ème).
Au coup de sifflet final, la joie et le soulagement des Rajaouis contrastaient avec la détresse et la déception qui se dessinaient sur les visages de leurs adversaires. Car plus qu’une élimination, ce sont des millions qui passent sous le nez des Egyptiens. En finale, face au club saoudien d’Al Ittihad, le Raja de Casablanca empochera 6 millions de dollars en cas de victoire et 2,5 millions dans le cas contraire. Autant dire que dans l’économie du football africain, cette manne financière sera plus que jamais la bienvenue. La date de cette rencontre est encore à déterminer contrairement à son enjeu sportif et financier.