-
Un garçon retrouvé vivant après cinq jours dans un parc truffé de lions
-
Le village de Jimmy Carter, "Carterpuri", entre nostalgie et tristesse
-
Une étude ravive le débat houleux sur l'ajout de fluor dans l'eau courante
-
Dubaï parmi les 10 meilleures villes au monde pour la deuxième année consécutive
-
Garzon, petit village d'Uruguay apparu sur la carte de l'art international
Le parc de ce palais qu'avait fait construire Louis XIV - "le Roi Soleil" - près de Paris, avait été l'une des zones les plus touchées par les vents violents qui ravagèrent les forêts françaises en décembre 1999.
"Il faudra quarante ans pour que le parc retrouve sa beauté et cent ans pour qu'il retrouve son âme", explique Alain Baraton, jardinier en chef du domaine.
"Pour moi aujourd'hui, ce parc n'est pas beau mais il est prometteur", poursuit-il, en montrant les jeunes chênes, ormes et frênes, encore frêles qui ont été replantés.
Les allées rectilignes, recouvertes d'une épaisse couche de neige en cette fin décembre, ne portent plus de traces visibles de la tempête. L'un des seuls vestiges est l'immense souche couchée du chêne de la reine Marie-Antoinette, le doyen des arbres de Versailles mort en 2003 des suites de la tempête puis de la canicule, exposée comme un "hommage".
La tempête qui a traversé la France le 26 décembre 1999 a détruit 18.500 arbres du domaine de Versailles et 40.000 autres ont été des "victimes collatérales", abattus lors des replantations pour éviter des décalages d'âge entre arbres voisins.
Une quinzaine d'arbres historiques ont résisté, comme un Sophora du Japon trônant majestueusement près du petit Trianon, qui a profité des murs protecteurs du bâtiment contre les vents violents.
Le matin de ce 26 décembre reste gravé dans l'esprit des jardiniers: "Les arbres tombaient silencieusement, c'était fantomatique, une vision cauchemardesque", se souvient M. Baraton, qui a eu l'impression que trente ans de (sa) vie étaient détruits à néant, ainsi que le travail de (ses) prédécesseurs".
Pour replanter le domaine, en plus du soutien financier de l'Etat et des collectivités locales, une campagne de mécénat baptisée "10.000 arbres pour Versailles" a été organisée. Le prix du parrainage d'un arbre fut fixé à 1.000 francs (environ 150 euros).
Jean-Jacques Aillagon, le président de l'Etablissement public du château de Versailles, estime à 250 millions de francs (38.112.254 euros) le coût total des travaux qui ont suivi la tempête.
"Le domaine ne retrouvera pas son visage d'avant la tempête car le parti-pris a été de revenir à l'état encore antérieur, comme il était à la fin du XVIIIe siècle", explique M. Aillagon.
Lors des replantations, les jardiniers se sont basés sur les plans d'André Le Nôtre, le jardinier de Louis XIV chargé en 1661 de l'aménagement des jardins de Versailles, pour recréer le parc du grand Trianon. Ils ont également reconstitué le jardin anglais du petit Trianon dessiné par le jardinier Antoine Richard et l'architecte Richard Mique.
"C'est une chance inouïe de retrouver le parc comme l'avait vu Louis XIV", s'enthousiasme M. Baraton.
Les responsables du domaine voient aussi "un aspect salutaire" dans cette tempête, qui a permis d'éliminer des arbres vétustes.
"Nous avons aujourd'hui un domaine dans un état sanitaire satisfaisant, qui pourra traverser le XXIe siècle dans de très bonnes conditions", souligne M.Aillagon.