Zhang Dejiang, président de l'Assemblée nationale populaire (ANP, Parlement chinois) et chargé des affaires hongkongaises, est le plus haut responsable chinois à se rendre depuis quatre ans dans l'ex-colonie britannique.
Le but officiel de sa visite est une conférence économique mercredi, mais ce déplacement est aussi pour lui une occasion de prendre la température d'une ville de plus en plus divisée sur l'attitude à adopter face au géant chinois.
Cette visite a d'ores et déjà essuyé les foudres de certains qui s'insurgent contre l'impressionnant dispositif de sécurité, qui implique notamment de contenir les manifestants loin de la vue du dirigeant chinois.
Plusieurs groupes pro-démocratie appellent mercredi à défiler contre l'influence grandissante de Pékin, certains manifestants espérant, malgré les consignes, se rapprocher autant que possible de Zhang Dejiang.
Le numéro trois du régime chinois est arrivé juste avant midi à l'aéroport de Hong Kong, où il a été accueilli par le chef de l'exécutif hongkongais Leung Chun-ying et une fanfare.
Dans un bref discours sur le tarmac, il a indiqué qu'il entamait "avec bienveillance" cette visite et relayait "les salutations chaleureuses et les bons vœux" du président chinois Xi Jinping.
Sa visite est considérée comme une tentative pour apaiser les tensions. Le dignitaire chinois doit rencontrer notamment mercredi soir des députés pro-démocratie.
Mais de nombreux Hongkongais digèrent mal l'impressionnant dispositif de sécurité qui comprend notamment le déploiement près du centre de convention d'énormes barrières de sécurité remplies d'eau pour canaliser les piétons.
Les autorités ont par ailleurs scellé à la colle des pavés dans le centre, selon toute vraisemblance pour éviter qu'ils ne soient utilisés comme projectiles par des manifestants.
"Zhang Dejiang vient comprendre la situation à Hong Kong, mais sa vue sera totalement obstruée", dénonce Sham Tsz-kit, du Front civique pour les droits de l'Homme.
Aux termes de la déclaration sino-britannique de 1984 sur la rétrocession de Hong Kong, le territoire bénéficie d'une "large autonomie" et du principe "un pays, deux systèmes".
Hong Kong jouit théoriquement jusqu'en 2047 de libertés inconnues ailleurs en Chine.
Mais les autorités chinoises comme hongkongaises ne veulent pas entendre parler d'indépendance.
La Chine a réaffirmé lundi que Hong Kong "ne quittera jamais plus la mère patrie".
Les angoisses ont été exacerbées par ce qui est perçu comme l'ingérence croissante de Pékin dans les affaires locales, y compris la disparition de cinq libraires qui ont refait surface ensuite en Chine.