Il était grand temps pour que le département des Sports et l'instance fédérale daignent penser à cette manifestation continentale, disputée une seule fois au Royaume en 1988. Ça fait un sacré bail. Depuis cette date, beaucoup de choses ont changé et ce tournoi a gagné en ampleur et en aura au point qu'il est désormais suivi par un grand nombre de téléspectateurs à travers le monde, intéressant sponsors et bailleurs de fonds, tant l'évènement fait recette.
Il est vrai que le Maroc avait à une certaine époque tout misé sur l'organisation du Mondial FIFA, multipliant les candidatures qui se sont soldées toutes par des échecs. Allant jusqu'à refuser le cadeau du président de la FIFA qui s'était dit favorable à une organisation par le Royaume d'une Coupe du monde de la catégorie des juniors revenue en fin de compte aux Emirats Arabes Unis. Il a fallu donc pratiquement trois décades pour que l'on comprenne que le Mondial n'est pas dans nos cordes et qu'il faut jouer dans la cour qui sied à nos moyens et ambitions.
Une manifestation continentale qui n'est pas acquise d'avance, faut-il le rappeler. Car pour l'édition 2015, la candidature marocaine devrait avoir une concurrence de taille : celle de la Libye, pays qui a mis le paquet, annonçant depuis un peu plus de deux ans, son intention d'organiser ce rendez-vous. D'autant plus que la Libye a organisé la CAN en 1982, soit six ans bien avant le Maroc, théâtre de cet événement en 1988.
Deux atouts qui plaident en faveur de la Libye et qui risquent de compromettre les chances de la candidature marocaine pour l'édition 2017. Ainsi, si la Libye parvenait à remporter l'organisation de la CAN 2015, il faudrait s'attendre à ce que la CAF, à la manière de la FIFA, opte pour le principe de la rotation entre les régions du continent. Surtout si l'on sait qu'un Etat comme le Cameroun pourrait lui aussi se porter candidat, sachant que le pays d'où est originaire le patron de la CAF, Issa Hayatou, n'a plus organisé le tournoi africain depuis 1972.
En attendant, le Maroc devra saisir pleinement ses chances, même si les opportunités s'offraient davantage pour les éditions de 2004 et 2006, revenues respectivement à la Tunisie et à l'Egypte. Alors que ces deux pays avaient organisé également les CAN de Tunis 94 et du Caire 86.