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Dans ce contexte, les charges de la dette vont à leur tour augmenter. D'après les prévisions de la DTFE, le service de la dette extérieure publique devrait être marqué, à partir de 2010, par un renversement de tendance des remboursements en principal. Les amortissements de la dette extérieure publique, limités à 9,3 milliards DH en 2009, devraient rebondir pour avoisiner 11 milliards DH en 2010, puis 12 milliards en 2011. Cette évolution, qui concerne aussi bien la dette du Trésor que la dette des EEP (établissements et entreprises publics), s'explique, selon la DTFE, par l'augmentation qu'a connue le stock de la dette extérieure publique qui est passé de 115,3 milliards DH en 2004 à 152,2 milliards DH en 2009. A noter que ces amortissements sont loin d'atteindre le sommet de 20 milliards DH franchi en 2002-2003.
La DTFE précise, dans son rapport, que les charges de la dette extérieure publique en amortissements, intérêts et commissions réglées durant l'année 2009 se sont élevées à 14,2 milliards DH contre 18,3 milliards DH en 2008, soit une diminution de 4,1 milliards DH. Par rapport aux recettes courantes de la balance des paiements, le service de la dette n'a représenté que 5,1%, en 2009 contre 5,5% en 2008 et 16,5% en 2003. Pour sa part, le ratio de la dette extérieure publique par rapport au PIB s'est établi à 20,8%, au lieu de 19,4% en 2008.
Cette évolution des principaux indicateurs d'endettement extérieur du secteur public s'explique essentiellement, d'après le rapport de la DTFE, par le solde positif des flux nets des financements extérieurs qui a atteint, en 2009, un niveau record de 18,8 milliards DH, du fait, à la fois, de l'effort déployé en matière de tirages sur emprunts extérieurs par le secteur public, et du profil d'amortissement dont est assorti le portefeuille de la dette extérieure publique caractérisé par un recul important en 2009 des remboursements en principal.
Par débiteurs, le Trésor, qui détient 52% du total de la dette extérieure publique, demeure le principal emprunteur avec un encours de 78,8 milliards DH. En 2009, cette dette du Trésor s'est caractérisée par la poursuite de sa tendance haussière entamée depuis 2006, avec une progression de 15% par rapport à 2008, suite au recours de plus en plus marqué du Trésor à des ressources extérieures pour couvrir ses besoins de financement dans le contexte actuel du déficit du compte courant de la balance des paiements. Ce recours aux ressources extérieures veille à privilégier en priorité les dons et les financements assortis de conditions financières concessionnelles ou préférentielles.
Pour sa part, la dette des établissements et entreprises publics (EEP) constitue 48% de la dette extérieure publique avec un encours de 73,4 milliards DH. Elle est détenue principalement par : l'ONE avec 24,9 milliards DH ou 34%; l'ADM 14,3 milliards DH ou 19%; l'ONEP 6,9 milliards DH ou 9%; l'ONCF 5,7 milliards DH ou 8%; la RAM 5,7 milliards DH ou 8% et la CFR (Caisse pour le financement routier) 3,6 milliards DH ou 5%.
Il y a lieu de noter que l'encours de la dette extérieure des EEP a connu en 2009 une progression de 12% par rapport à 2008, du fait du recours grandissant de ces EEP à ces financements pour couvrir leurs importants programmes d'investissement. Ainsi, les taux d'endettement extérieur du Trésor et des EEP se sont accrus, respectivement, de 0,9 et 0,5 point du PIB pour s'établir à 10,8% et 10,0% du PIB en 2009.
La BAD, premier créancier du Maroc
Avec un encours de 79,8 milliards DH, les institutions internationales de développement constituent pour, la 6ème année consécutive, le premier groupement de créanciers du Maroc avec une part de 52% de la dette contre 40% en 2003 et 35% en 1999. Ce rang traduit, d'après la DTFE, l'accompagnement soutenu de ces institutions en termes d'appuis aux réformes structurelles et de financement des projets d'investissements publics importants engagés par le Royaume. Parmi les principaux bailleurs de fonds multilatéraux, il est intéressant de souligner que la BAD est devenue en 2009 le premier créancier du Maroc avec 28% de la dette multilatérale, devançant ainsi la BIRD qui détient 25% de la dette publique.
S'agissant de la dette bilatérale, son encours s'élève à 60,9 milliards DH ou 40% du total de la dette extérieure publique. La France constitue le premier pays créancier avec 34% de cette dette, suivie du Japon avec 14% et de l'Espagne avec 10%. Pour leur part, les banques commerciales détiennent un stock de 11,5 milliards DH, soit 8% du total de la dette.
Ceci étant, le rapport de la DTFE fait remarquer que l'évolution du solde des flux nets des emprunts extérieurs du secteur public est le résultat de l'effort déployé en matière de mobilisation des financements extérieurs, auprès des bailleurs de fonds multilatéraux et bilatéraux et de la politique visant à favoriser un financement plus étendu de l'économie, et éviter une ponction massive du Trésor sur les ressources internes.
Encadré
L'essentiel de la dette libellé en euros
L'évolution de la composition par devises du portefeuille de la dette extérieure publique a été caractérisée par le renforcement de la part de la dette extérieure libellée en euros au détriment de celle en $US et en yen japonais. L'objectif étant de faire converger la structure par devises dudit portefeuille vers celle d'un portefeuille repère "Benchmark" susceptible d'atténuer l'exposition au risque de change et de minimiser l'impact des fluctuations des différentes devises sur le stock et le service de la dette extérieure publique (soit 75/80% en Euros et 15/20% en $US et devises qui lui sont liées). La composition par devises du Benchmark est liée à celle du panier du dirham et ce, en relation avec la structure des échanges extérieurs de notre pays avec le reste du monde.