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Cette projection n’a rien de réjouissant surtout pour le Maroc dont les plus forts taux de chômage restent le lot des jeunes, des femmes et des diplômés.
A ce propos, rappelons qu’en 2019 « le taux de chômage a atteint 24,9% parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans contre 7% parmi les personnes âgées de 25 ans et plus. Ce taux enregistre respectivement 39,2% et 9,9% en milieu urbain », selon le Haut-commissariat au plan (HCP).
Dans une note sur la situation de la population active en chômage en 2019, l’institution publique ajoutait récemment que « le phénomène du chômage touche les femmes plus que les hommes, avec des taux respectifs de 13,5% et de 7,8%. Dans les villes, le taux de chômage des femmes est plus que le double de celui des hommes avec respectivement 21,8% et 10,3% ».
A propos des incidences de la pandémie du coronavirus sur le chômage et le sous-emploi à l’échelle mondiale, et d’après les premières estimations de l’OIT, tout porte à croire que le monde devrait s’attendre à « une hausse significative du chômage et du sous-emploi dans le sillage du virus ».
Selon les analystes de l’OIT, au-delà de la question urgente de la santé des travailleurs et de leurs familles, le virus et les chocs économiques qui en découlent auront des répercussions de trois ordres sur le monde du travail.
« Sur la base de différents scénarios relatifs à l’impact du Covid-19 sur la croissance du PIB mondial, les estimations préliminaires de l’OIT montraient une augmentation du chômage mondial variant de 5,3 millions (scénario «optimiste») à 24,7 millions (scénario «pessimiste») à partir d’un niveau de référence de 188 millions en 2019 ».
De l’étude de l’Organisation internationale du travail, il apparaît que le scénario «moyen» laissait présager une hausse de 13 millions dont 7,4 millions dans les pays à revenu élevé.
Soulignons qu’en dépit du fait que ces estimations demeurent hautement incertaines, « tous les chiffres convergent vers une hausse substantielle du chômage mondial », avait relevé l’OIT rappelant, par comparaison, que la crise financière mondiale de 2008 avait fait augmenter le chômage de 22 millions.
Concernant le Maroc, rappelons que les chômeurs sont en majorité des citadins. A en croire le Haut-commissariat, « plus de 8 chômeurs sur 10 (83,8%) résident en milieu urbain, 2 sur 3 sont de sexe masculin (65%), 8 sur 10 (80,3%) sont âgés de 15 à 34 ans et 4 sur 10 (40,8%) sont détenteurs d'un diplôme supérieur ».
Selon les données statistiques émanant toujours de l’institution, « cinq régions abritent 71,6% des chômeurs; Casablanca-Settat vient en première position avec 25%, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (15,8%), de Fès-Meknès (11%), de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (9,9%) et de l’Oriental (9,9%) ».
Revenons sur les projections de l’Organisation internationale du travail pour dire que celles-ci montraient, par ailleurs, que le sous-emploi devrait également augmenter à grande échelle.
« Comme on a pu le voir lors des crises antérieures, le choc subi par la demande de travail va probablement se traduire par d’énormes ajustements à la baisse des salaires et de la durée du travail », avait prévenu l’OIT.
Comme l’avait fait remarquer l’organisation dans une note consacrée à ce sujet, la crise de la pandémie du Covid-19 perturbe déjà les chaînes d’approvisionnement régionales et mondiales et le secteur des services, tourisme, les voyages et le commerce de détail sont particulièrement fragiles.
La situation est d’autant plus préoccupante qu’« une première évaluation du Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC) prévoit une chute des arrivées internationales jusqu’à 25% en 2020 qui mettrait en danger des millions d’emplois », selon l’organisation.
S’agissant de l’offre de travail qui décline du fait des mesures de quarantaine et d’une baisse de l’activité économique, elle indiquait qu’une estimation préliminaire au 10 mars dernier « laisse penser que les travailleurs infectés ont déjà perdu près de 30.000 mois de travail, avec les pertes de revenus qui s’ensuivent (pour les travailleurs non protégés) ».
Ce n’est pas tout. Il apparaît aussi que « l’impact sur l’emploi entraîne de larges pertes de revenus pour les travailleurs. Les pertes globales de revenu du travail devraient se situer entre 860 et 3.440 milliards de dollars ».
A en croire l’OIT, la perte de revenus du travail se traduirait par une plus faible consommation de biens et de services, ce qui est préjudiciable à la pérennité des entreprises et à la résilience des économies.
Parallèlement, « la pauvreté au travail devrait aussi augmenter de manière significative. La tension qui s’exerce sur les revenus en raison du déclin de l’activité économique aura des effets dévastateurs sur les travailleurs qui sont proches ou en-dessous du seuil de pauvreté », avait affirmé l’organisation.
Soulignons, enfin, que « les effets du virus sur la croissance utilisée pour les estimations de chômage suggèrent qu’il pourrait y avoir 8,8 millions de travailleurs pauvres de plus dans le monde que prévu à l’origine (c’est-à-dire un recul global de 5,2 millions de travailleurs pauvres en 2020 contre un recul estimé à 14 millions avant le Covid-19) », selon l’OIT.
Dans le cadre des scénarios moyen et pessimiste, l’organisation avait estimé qu’il y aurait entre 20,1 et 35 millions de travailleurs pauvres de plus que dans l’estimation faite pour 2020 avant le Covid-192.
Tenant compte des éventuelles répercussions du coronavirus sur l’économie nationale, il y a fort à parier que le chômage dont le taux est passé de 9,5% à 9,2% au niveau national (de 13,8% à 12,9% en milieu urbain et de 3,6% à 3,7% en milieu rural) devrait s’aggraver dans les prochains mois. Une situation à redouter.