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Par le biais de cette nouvelle découverte, le Maroc dispose désormais de la plus importante collection de parures au monde, mais également de la plus ancienne (bien au-delà des 82 000 ans d’âge). Celle-ci dépasse en nombre la collection sud-africaine (41 Nassarius de 75.000 ans).
L’origine de l’homme «moderne» serait-elle en Afrique du Nord? Ces innovations culturelles empruntant au symbolique le laissent à penser. Chaque année, les travaux de cette équipe pluridisciplinaire confirment cette modernité aux racines toujours plus anciennes de l’Atérien. Les nouvelles données concernant la chronologie de l’Atérien et qui seront publiées dans quelques semaines par une revue scientifique spécialisée montrent que cette culture préhistorique a un âge au Maroc d’au moins 110 mille ans.
Selon Abdeljalil Bouzouggar, enseignant-chercheur à l’INSAP et responsable marocain de ce programme scientifique, le contexte archéologique et chronologique de ces nouvelles découvertes démontre clairement que la fabrication et l’utilisation des objets de parure dans ce site semble une tradition qui a perduré pendant plusieurs siècles et qui daterait bien au-delà de 100 mille ans.
L’utilisation des coquillages marins comme objets d’ornementation ou de parure est actuellement au centre d’un débat concernant les premières utilisations des objets symboliques. Plusieurs archéologues considèrent que les coquillages marins employés comme objets d’ornementation, sont la preuve de la présence d’une pensée symbolique et de l’émergence des identités ethniques.
Le Maroc est en outre le seul pays où ces objets ont été trouvés dans plusieurs sites préhistoriques (grotte de Rhafas à Oujda, grotte de Bizmoune à Essaouira…).
Jusqu’à maintenant, la grotte de Blombos en Afrique du Sud était considérée comme le seul site où a été exhumée la plus grande collection de ces objets de parure au nombre de 41 pièces. La grotte des Pigeons à Taforalt a non seulement fourni un nombre plus grand qui atteint actuellement 47 coquillages marins de type Nassarius gibbosulus, mais leur âge dépasse largement la chronologie des spécimens de Blombos. Selon Nick Barton, co-responsable du programme des recherches dans la grotte des Pigeons à Taforalt, «ces nouvelles découvertes sont extrêmement importantes car elles démontrent que la fabrication des objets de parure a été une activité très ancienne et probablement connue aux deux extrémités du continent africain et probablement il y a environ 110 mille ans».
Les dernières fouilles qui se sont déroulées du 20 mars au 21 avril 2009 ont également révélé de nouvelles sépultures ibéromaurusiennes, du Paléolithique supérieur (environ 12 500 ans avant le présent). Avec plus de 200 squelettes découverts depuis le début des recherches archéologiques dans les années 40, la grotte des Pigeons à Taforalt n’est plus seulement une nécropole du Paléolithique supérieur bénéficiant de fouilles modernes, elle est aussi parmi les plus importants cimetières en Afrique du Nord précisément datés.
Il est à rappeler que les recherches archéologiques dans la grotte des Pigeons à Taforalt bénéficient de l’appui du Centre national de la recherche scientifique et technique (CNRST) au Maroc dans le cadre d’un projet protars P32/09, de la collaboration avec l’Institut d’archéologie à l’Université d’Oxford, du Natural History Museum à Londres, du Laboratoire des gîtes minéraux, de l’hydrogéologie et de l’environnement à la Faculté des sciences à Oujda, du Musée archéologique de Mayence et de l’appui au niveau local de l’Association des amis de Taforalt.