Le Liban s’invite dans le conflit syrien

Point de vue :

Il ne fallait pas être grand clerc pour s’attendre à ce que le Liban soit éclaboussé par le conflit en Syrie. Et cela vient de se produire, notamment dans le nord du pays, à Tripoli où des accrochages ont éclaté entre parties soutenant le régime de Bachar Al-Assad et celles en faveur de l’opposition syrienne.
Le conflit qui a commencé par quelques escarmouches prend de plus en plus d’ampleur avec l’entrée en jeu des armes lourdes. Résultat : le bilan des victimes et des destructions est important et pourrait s’alourdir.
Les forces régulières libanaises qui sont intervenues semblent dépassées pour le moment par les événements.
Ces combats seront-ils circonscrits à la seule Tripoli et sa région ou déborderont-ils sur d’autres parties du Liban ? Seul l’avenir nous le dira.
En tout cas, une chose est sûre, l’extension de la crise syrienne au Liban constitue du pain béni pour le régime de Damas pour desserrer l’étau autour de lui et surtout en menaçant d’étendre le conflit à toute la région. Ce qui peut changer la donne et fera réagir la communauté internationale autrement qu’elle ne l’a fait jusqu’à présent.
Ainsi, il est urgent d’agir afin que le problème syrien soit traité avant de se gangréner.
La dernière trouvaille des dirigeants de Damas d’envisager éventuellement le départ de Bachar Al-Assad ne serait qu’une  manoeuvre  venue à point nommé pour plaire aux Russes qui se trouvent en porte-à-faux sur la scène internationale à cause de leur soutien à un régime honni.
C’est aussi une manière de tergiverser et gagner du temps alors que l’opposition armée réalise des succès malgré la puissance de feu des despotes de Damas.
D’ailleurs, aussi bien l’opposition syrienne elle-même que la communauté internationale n’ont cru à la déclaration faite à Moscou par le vice-premier ministre syrien. Pour eux, elle fait partie du registre de propagande de Damas.