Le Groupe socialiste à la Chambre des représentants a vertement critiqué lundi l’Espagne d’avoir accueilli, sur son territoire, le chef des milices du Polisario. « Nous considérons le fait que les autorités espagnoles aient reçu le chef du Polisario sur leur territoire sous une fausse identité et en catimini comme une violation de la nature des relations fortes qui lient l'Espagne à notre pays; lesquelles reposent, selon nous, sur des intérêts communs, le bon voisinage, la confiance et le respect mutuel », a soutenu Choukrane Amam dans son intervention au nom du Groupe socialiste lors du débat organisé lundi à la Chambre des représentants. Et Choukrane Amam de marteler : « Ce comportement contraire à toutes les normes diplomatiques interpelle également les forces vives en Espagne, et en premier lieu le pouvoir judiciaire, les partis politiques et les organisations de défense des droits de l'Homme ». Le président du Groupe socialiste a également précisé que le chef des séparatistes fait l’objet de plaintes pour des crimes de viol et de torture qui ne peuvent être tolérés, sous aucun prétexte, même pour des raisons humanitaires. Il a, par ailleurs, salué les efforts consentis par l'Etat et les acquis importants réalisés en faveur de la première cause nationale grâce au leadership éclairé de S.M le Roi Mohammed VI. Il convient de rappeler que le Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachguar, a récemment dénoncé, lors de son passage dans l’émission Grand Format 360, l’attitude des autorités espagnoles qui ont accepté l’hospitalisation « en catimini » du chef des séparatistes, Brahim Ghali, dans un hôpital de Logroño. Il a également indiqué que l’USFP soutient la fermeté avec laquelle le ministère des Affaires étrangères a géré cette affaire, affirmant que la cause nationale doit, de facto, figurer à l’ordre du jour de toutes les discussions bilatérales futures. L'accueil par l'Espagne du chef du Polisario, le dénommé Brahim Ghali, est "un acte inadmissible", qui porte atteinte aux valeurs de bon voisinage, ont affirmé, par ailleurs, les représentants de la majorité et de l'opposition au sein de la Chambre des représentants. Dans leurs interventions lors de la séance plénière mensuelle des questions de politique générale destinées au chef du gouvernement autour de "la mise en œuvre du chantier de généralisation de la protection sociale", les représentants des groupes et groupement parlementaires ont appelé le gouvernement espagnol à rectifier cette erreur pour préserver les relations distinguées entre les deux pays, en traduisant le chef des séparatistes du Polisario devant la justice. Dans ce cadre, Idriss Azami Al-Idrissi, du parti de la Justice et du Développement a exprimé son rejet et sa dénonciation de l'attitude de l'Espagne hostile à l'intégrité territoriale du Royaume et contraire aux valeurs de bon voisinage et des intérêts communs des deux pays, en accueillant sur son sol avec une fausse identité le chef des milices du Polisario, accusé de crimes contre l'humanité et de violations des droits de l'Homme. Il a estimé que cet accueil nuit aux relations privilégiées entre les deux pays, précisant que "les intérêts réels et stratégiques de l'Espagne sont avec le Royaume du Maroc et non avec les milices". De son côté, Rachid El Abdi, président du groupe parlementaire du Parti Authenticité et Modernité à la Chambre des représentants a indiqué que le groupe suit avec profond regret et grand étonnement l'accueil par l'Espagne du chef du Polisario pour "des considérations humanitaires", qualifiant ce comportement de violation flagrante du bon voisinage et des relations stratégiques et historiques liant les deux pays. Il a souligné que "de telles pratiques préméditées et volontaires" ne peuvent être acceptées sous aucun prétexte quels qu'en soient le type et la forme, tant elles portent atteinte à l'intégrité territoriale du Royaume. Il a, ainsi, appelé tous les acteurs espagnols, qui tiennent à préserver les relations de bon voisinage et les intérêts suprêmes des deux pays, à agir rapidement afin de rectifier une situation qui nuit aux relations distinguées entre les deux peuples et les deux pays et à faire prévaloir la voix de la sagesse et la logique de l'édification commune. Bouselham Dich, du groupe du Rassemblement constitutionnel, a fermement condamné cet acte internationalement rejeté, qui encourage l'impunité d'un criminel de guerre, estimant que cet acte est de nature à impacter profondément les relations distinguées liant le Maroc et son voisin espagnol qui constituent un modèle du bon voisinage, de la coopération et de la communauté du destin. Même son de cloche chez le chef du groupe parlementaire istiqlalien, Noureddine Mediane, qui fait savoir que "si nous, parlementaires, tenons à la qualité, à la solidité, et à la durabilité des relations bilatérales qui unissent les deux pays voisins, nous considérons cet accueil comme un acte inacceptable et condamnable ainsi qu'une provocation pure et simple envers le Royaume du Maroc", tout en appelant les "sages de l'Espagne" à prendre les mesures nécessaires à même de préserver les relations entre les deux pays. Quant à Mohamed Moubdii, chef du groupe parlementaire du Mouvement populaire, il a dénoncé l'accueil du dénommé Brahim Ghali sous une fausse identité et avec la complicité de l'Algérie, en invoquant des considérations humanitaires, alors que le chef des séparatistes est accusé de graves violations des droits de l'Homme, de crimes contre l'humanité et de violations flagrantes des droits des séquestrés dans les camps de Tindouf. Jamal Benchekroun Karimi, du groupement parlementaire du Progrès et du socialisme a, pour sa part, qualifié l'accueil du dénommé Brahim Ghali d'acte inacceptable et condamnable, ajoutant qu'il s'agit d'une provocation pure et simple à l'égard du Maroc et d'une atteinte à la qualité des relations bilatérales, ainsi qu'à la politique de bon voisinage entre les deux pays. Le chef du gouvernement, Saad Dine El Otmani, a exprimé, lui aussi, son regret suite à l'accueil par le voisin espagnol du chef des séparatistes sous une fausse identité, qualifiant cette attitude de contraire à l’esprit de partenariat et de bon voisinage. Il a précisé que le Maroc prend pleinement acte de ce comportement pour défendre ses droits, sa souveraineté et ses intérêts.