Abderrahim Chahid : Ce dont nous avons besoin, c'est de traiter tous les domaines artistiques et culturels avec équité et égalité
-
Nous en sommes à l’entame de la dernière étape avant d’en finir avec le dossier du Sahara pour nous consacrer entièrement au grand projet de développement
-
Driss Lachguar préside la réunion du Conseil national de la Chabiba
-
Driss Lachguar préside la réunion du Conseil national de la Chabiba
-
L’USFP exprime sa grande fierté de la teneur du Discours Royal prononcé à l’occasion du 49ème anniversaire de la glorieuse Marche Verte
-
Le Groupe socialiste-Opposition ittihadie interpelle l’Exécutif au sujet de l’avenir du commerce extérieur, des infrastructures sportives, du phénomène des résidus de constructions dans les villes, entre autres
« Chaque ministre de la Culture privilégie un secteur au détriment des autres, certains ministres préfèrent le champ cinématographique, d’autres préfèrent le domaine théâtral, et d’autres privilégient le domaine du livre », a martelé Abderrahim Chahid avant d’ajouter que « ce dont nous avons besoin, c'est de traiter tous les domaines artistiques et culturels avec équité et égalité ».
Selon lui, la culture marocaine n'a besoin ni de mesures isolées comme le révèlent le programme gouvernemental et la loi de Finances 2022 ni de ressources financières, mais d’une vision globale, voire d’une volonté politique et de l’audace. « Le programme gouvernemental a annoncé dix engagements dont la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe par la création d'un fonds spécial dédié à cela, comme si la solution aux problèmes du domaine culturel ne dépendait que des ressources financières », a souligné Abderrahim Chahid. Et de préciser : « Les budgets sont importants pour soutenir la culture nationale, mais plus importants sont la volonté politique et l'audace dans la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe ».
Le président du Groupe socialiste à la Chambre des représentants, partage toutefois l’idée du chef du gouvernement qui a mis l’accent, dans le cadre du renforcement des piliers de l'Etat social, sur la nécessité d’intégrer le patrimoine culturel dans la vie économique et sociale. « Nous sommes d'accord avec vous sur cette orientation générale, mais nous avons besoin d'actions concrètes qui démontrent la sincérité des intentions. Comment donner crédit, par exemple, à l'engagement d'accompagner et de constituer un capital patrimonial comme levier économique dans les régions qui recèlent de nombreux trésors culturels quand on voit malheureusement le sort du Centre de conservation et de réhabilitation du patrimoine architectural des zones atlasiques et subatlasiques situées dans la ville d’Ouarzazate en tant que centre national et international dédié à la préservation du patrimoine et qui a joué un rôle important dans la découverte des monuments culturels, leur protection, leur restauration et leur archivage ? ».
Et le président du Groupe socialiste d’ajouter : « Nous attendons de votre gouvernement des mesures concrètes pour préserver, protéger et gérer les sites archéologiques et historiques situés sur l'ensemble du territoire national : les inscriptions rupestres, les cimetières collectifs dans le sud, Oualili : Aghmat, Tamuda, et les sites archéologiques d’Errachidia, Fès, El Jadida, Meknès, Larache et autres ».
Le Groupe socialiste a interpellé le chef de l’Exécutif à propos de la diplomatie culturelle que le gouvernement s’est engagé à renforcer pour défendre notre cause nationale et mettre en œuvre un certain nombre de programmes et de projets culturels en faveur des MRE.
En ce sens, Abderrahim Chahid a appelé « à une véritable et urgente évaluation pour connaître la situation réelle du rôle des Centres culturels du Maroc (Dar Al Maghrib) à l'étranger (à Bruxelles et à Paris), et nous attendons de vous que vous informiez l'opinion publique sur les raisons de ne pas ouvrir et exploiter Dar Al Maghrib à Amsterdam, qui a été construite il y a des années et avec des milliards de centimes ».
Il a également relevé un « étrange paradoxe entre la disponibilité des ressources financières qu’on ne dépense pas et la situation sociale tragique des musiciens, écrivains, dramaturges, acteurs, metteurs en scène, plasticiens et autres », tout en critiquant l'absence de soutien financier aux associations culturelles pour participer aux festivals internationaux (le cas du groupe théâtral Anfass) et l'arrêt du soutien financier qui était alloué à l'édition de livres et de revues depuis le gouvernement de l’Alternance consensuelle.
« Nous ne pourrons pas renforcer notre culture par des décisions impromptues et versatiles, comme ce fut le cas pour le changement de date et de lieu du Salon du livre de Casablanca, qui est devenu un rendez-vous annuel important dans le programme arabe des éditeurs et auteurs, ce qui crée une grande confusion dans la culture marocaine », a tancé Abderrahim Chahid.