Le Foot féminin n'est pas sorti de l'auberge : Chabab Atlas Khénifra dans la tourmente

Nul ne peut contester que le club de foot féminin de Khénifra a été parmi les pionniers dans ce domaine et qu’il a beaucoup donné à l’équipe nationale. Mais depuis quelques saisons, on constate une régression tant sur le plan des résultats que sur celui de la restructuration du club. Et à la veille de l’entame du championnat, rien n’est encore fait et il semble que la situation dans le club zayani ne fait qu’empirer. Dans une lettre adressée au gouverneur de la province, d’anciens dirigeants n’hésitent pas à pointer du doigt certains dirigeants et ne cachent pas leur déception et leur colère face à la gestion anarchique voire, selon les protestataires, entachée de malversations et d’irrégularités. On s’interroge toujours sur certaines erreurs administratives volontaires ou involontaires qui n’ont pas permis à Khénifra de jouer la finale de la Coupe du Trône. Les dirigeants auraient, selon les mêmes sources, refusé de présenter des réserves sur une joueuse du Raja dont la situation n’était pas réglementaire, arguant qu’ils n’avaient pas les moyens financiers pour présenter une telle requête à la commission fédérale. La lettre adressée au gouverneur de la province accuse directement et sans ambages ni détours les personnes derrière cette affaire et qui auraient des raisons sonnantes et trébuchantes. On reproche dans la même missive adressée au premier responsable provincial, à la présidente et à son équipe d’avoir présenté deux forfaits inutiles que le club avait les moyens d’éviter. On se rappelle également la démission de la trésorière qui a affirmé n’avoir aucune connaissance de l’argent du club et que c’est la présidente et ses hommes qui s’occupaient des finances du club. On se rappelle que faute de rapport financier, l’équipe khénifrie s’est dotée d’une commission provisoire qu’on n’a plus vue à l’œuvre. Assemblée qui, faute de quorum, s’est tenue avec le tiers des membres du bureau (la présidente, son 1er vice-président et le secrétaire général) et sans le conseil des adhérents, mais en présence du président du comité directeur, du représentant des autorités locales et celui du ministère de tutelle. Suite à une longue discussion au sujet de la légitimité de cette assemblée en l’absence des deux tiers et notamment celle de la trésorière qui a présenté sa démission, on s’est réfugié dans le provisoire qui dure et perdure et offre l’impunité et l’occasion de ne pas rendre des comptes. La lettre adressée aux autorités compétentes parle d’autres dysfonctionnements et irrégularités mais également de manque de compétences au sein de ce qu’on appelle le comité provisoire. La balle maintenant est dans le camp des autorités à tous les niveaux. Devant l’inertie de la délégation du ministère de tutelle, le gouverneur de la province avait donné ses directives au comité directeur pour obliger toutes les sections du CAK à tenir leur assemblée générale et procéder à des audits au cas où il y aurait une mauvaise gestion financière ou une dilapidation de deniers publics. Mais il semble que les directives sont toujours dans les tiroirs. A rappeler que le dossier du Chabab Atlas Khénifra (section masculine) traine toujours et certains observateurs estiment que son assignation en justice n’est qu’une rumeur pour calmer l’opinion publique locale et donc protéger certains intérêts et certaines personnes.