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Dans une note d’information au public sur le «Programme Maroc», diffusée, récemment, sur le site Internet du Fonds monétaire international (FMI), la haute autorité financière internationale vient de saluer les bonnes performances de l’économie marocaine, pour le compte de l’exercice précédent. «Malgré une conjoncture défavorable, la croissance du PIB réel est passée de 3,7% en 2010 à environ 5% en 2011, soit le taux le plus élevé de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MOAN) ou (MENA), tandis que l’inflation moyenne est descendue en dessous de 1%, le taux le plus faible de la région MOAN», souligne ladite source.
Néanmoins, les experts de l’institution de Bretton Woods entrevoient les prémisses d’une volatilité de l’économie nationale. De ce fait, ils ont réitéré l’une de leurs anciennes recommandations au Maroc, qui n’est autre que la nécessité d’améliorer le ciblage et l’efficacité de la protection sociale et d’assurer la viabilité des finances publiques, en constatant que cette dernière est mise en jeu pour le compte de l’actuel exercice, du fait du creusement des déficits courants et budgétaires à cause, respectivement, du renchérissement du prix du pétrole et de l’augmentation du coût des subventions. Ils ont, dans ce sens, encouragé le Maroc à étudier attentivement le calendrier de cette transition qui doit contribuer à préserver la viabilité budgétaire à moyen terme et la stabilité financière.
En outre, le FMI a relevé que le Maroc a subi «les conséquences d’une sécheresse, de la montée des cours internationaux du pétrole, des tensions sociales nationales et régionales et d’un affaiblissement de l’environnement extérieur», en décelant que «ces tensions se sont maintenues en 2012 et ont poussé les autorités à prendre des «mesures correctives», en l’occurrence l’augmentation sensible qu’ont connue les prix de plusieurs produits énergétiques début juin. Et ce dans le cadre d’un vaste programme destiné à améliorer le ciblage et l’efficacité de la protection sociale et à assurer la viabilité des finances publiques, qui permettra de limiter le déficit budgétaire à environ 5,7% du PIB.
Pour ce qui est des perspectives, les administrateurs de l’institution de Bretton Woods constatent que plusieurs défis que le Maroc n’a pas relevés subsistent encore, notamment du fait de l’incertitude des perspectives économiques en Europe et dans la région, de la nécessité de l’assainissement des finances publiques et de la mise en œuvre rapide d’un programme ambitieux pour stimuler l’emploi et susciter une croissance inclusive. Les responsables du FMI ont relevé également l’importance cruciale que revêt la stimulation de la croissance pour abaisser le chômage et améliorer les conditions de vie.
L’institution souligne l’importance de rétablir des marges de manœuvre pour absorber les chocs et d’accélérer les réformes, pour renforcer la résilience de l’économie et jeter les jalons d’une croissance forte sur le moyen terme, indiquant que la maîtrise et la réorientation des dépenses publiques, notamment par la réforme du système de subvention généralisé, seront «essentielles pour la soutenabilité budgétaire à moyen terme».
Du côté des recommandations, le FMI prescrit au Royaume de relever plusieurs défis, notamment la veille sur la viabilité des finances publiques à moyen terme grâce à une plus grande efficacité des dépenses publiques et une augmentation des recettes. La promotion d’une croissance forte et solidaire par le biais de réformes économiques et structurelles, l’amélioration de la gouvernance économique au moyen d’une plus grande transparence et responsabilisation, le renforcement des programmes actifs du marché du travail, l’atténuation des tensions extérieures et la réduction de la dépendance à l’égard du pétrole en diversifiant les sources d’énergie grâce à des investissements conséquents dans les énergies renouvelables et à l’adoption d’une stratégie de couverture des risques liés aux fluctuations des cours du pétrole.
A ce propos, en dépit de ce large éventail de mesures et des perspectives macroéconomiques favorables, le Conseil d’administration de l’institution de Washington a constaté que le Maroc doit faire face à des risques extérieurs liés aux incertitudes de la zone euro et aux augmentations possibles des cours du pétrole. C’est dans ce cadre qu’est venue la Ligne de liquidité et de prévention de deux ans en faveur du Maroc. Ces initiatives, de même que le récent repli des cours internationaux du pétrole, selon les mêmes sources, devraient contribuer à maîtriser les tensions budgétaires et extérieures et à maintenir les réserves internationales à un niveau confortable.
A rappeler qu’afin de s’armer contre ces éventuels chocs, le Maroc avait sollicité cette ligne de crédit, pour s’offrir une assurance pour répondre aux besoins de financement immédiats au cas où ces risques se concrétiseraient, pour renforcer la confiance des investisseurs et faciliter l’accès aux marchés de capitaux privés internationaux. Les autorités entendent traiter cet accord à titre de précaution.
Certes le FMI a félicité le Maroc pour les «politiques économiques saines» qu’il a menées et les «résultats économiques solides» qu’il a enregistrés, au cours de ladite période qui lui ont permis «d’amortir l’impact de la crise mondiale et de répondre aux besoins sociaux urgents». Mais si on fait appel au dicton qui dit que «dans les temps de crise vaut mieux se pencher pour voir le verre à moitié vide plutôt qu’à moitié plein», on verra clair que la situation n’est pas du tout rassurante. Si le Maroc veut vraiment assurer son avenir dans le moyen et long termes, il doit compter sur ses propres ressources pour ne pas aggraver sa dépendance vis-à-vis de l’étranger.