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Ce fut une soirée inoubliable où la poésie de haute volée était à l’honneur à travers le poète Abderrafie El Jaouahiri. Les deux témoignages lui ont été consacrés par l’organisation de ce jeune Festival qui vient s’ajouter à la longue liste des manifestations culturelles, artistiques et scientifiques organisées tout le long de l’année universitaire par la Faculté des lettres sous la direction du Doyen Ahmed Sabir et avec la participation des professeurs-chercheurs Zahra Mansouri, professeur-chercheur à la Faculté des lettres et Mourad Kadiri, membre de la Maison de la Poésie qui ont donné le ton en jetant la lumière sur la personnalité et le parcours de ce grand personnage littéraire doué d’une très grande sensibilité. Il a gratifié l’assistance de la lecture d’un choix très subtil de ses poèmes dont il est le seul à détenir le secret.
Pour agrémenter cette soirée poétique, l’orchestre des jeunes élèves du Conservatoire municipal de musique placé sous la direction du Professeur Brahim Ouberni a interprété de très beaux morceaux de musique andalouse.
Mais comment parler du poète Abderrafie El Jaouahiri sans évoquer ce grand chef-d’œuvre de la chanson marocaine qu’est « Al Qamar Al Ahmar » dont il est l’auteur ? Son compositeur étant le regretté Abdessalam Âamer et ses deux interprètes hor pair, Abdelhadi Belkhayat et Bahija Idriss. C’est pourquoi deux jeunes musiciens gadiris en ont interprété un morceau, l’un d’eux chantant et l’autre l’accompagnant au luth, et ce en présence de l’auteur qui n’a pas manqué de les féliciter pour la délicatesse de leur geste qui lui a rappelé ses débuts dans les années soixante lorsque cette chanson fut écrite et composée à Rabat et où un grand magicien du bruitage de la radio nationale à l’époque a su recréer toute l’atmosphère ambiante, sans oublier l’orchestre qui en avait assuré l’exécution. Ce sont là autant d’ingrédients réunis qui ont fait de ce beau texte un chef-d’œuvre inoubliable.
Il est à noter qu’Abderrafie El Jaouhari a fait ses études primaires et secondaires à Fès avant de regagner Rabat dans les années soixante pour travailler à la RTM, d’abord à la Radio puis à la TVM qui émettait à l’époque en noir et blanc. Il fut l’une des vedettes du J.T en langue arabe de la chaîne aux côtés de trois grandes présentatrices, une race malheureusement disparue à jamais aujourd’hui, qu’étaient Latifa El Fassi, Latifa El Qadi et Badiâa Rayane, sans oublier Ahmed Rayane son mari, et Tayeb El Idrissi.
Déjà à cette époque-là, le jeune Abderrafie, qui deviendra, quelques années après, avocat du barreau de Marrakech, était très attiré par la toge noire puisqu’on lui doit la réalisation de plusieurs émissions à succès sur la justice.
Pour les organisateurs, le Festival « Founoun des poésies marocaines » a pour mission de promouvoir et de valoriser la poésie marocaine dans sa diversité linguistique et d’encourager la recherche sur la création poétique nationale.
(…) Le souci est de réconcilier la poésie avec les lecteurs marocains en mettant la lumière sur une production poétique sur laquelle a pesé pendant très longtemps un discrédit injustifié (poésie amazighe, poésie écrite en arabe marocain, Malhoun, Madih…). La deuxième édition a également abordé d’autres manifestations de l’exil dans la poésie marocaine produite dans plusieurs langues amazighe, arabe, française….
Elle a réuni d’autres voix de ce Maroc pluriel, autour de l’exil, tels que Mohamed Hamoudane, Ahmed Assid, Mohamed Loakira, Mourad Kadiri, Omar Taos, Fadma El Wariachi, Abderrafie El Jaouahiri, Abdellah Zrika, Mohamed Ouagrar, Touria Ikbal, Touria Hadraoui, Ammouri M’barek. En plus de l’hommage rendu à Abderrafie El Jaouahiri, ont été organisées, dans le cadre de cette édition, une rencontre-débat avec Touria Hadraoui autour de la poésie du Malhoun, une table ronde sur « la poésie marocaine de l’exil » présidée par Zahra Mansouri avec la participation de Leïla Errhouni, Ahmed Assid, Abderrafie El Jaouahiri et Mourad Kadiri ainsi que des lectures poétiques avec accompagnement musical. Une soirée-spectacle animée par le chanteur amazigh M’barek Ammouri a clôturé cette édition 2009 du Festival Founoun des poésies marocaines.