Une suggestion que les habitants de la ville de Salé ont d’ailleurs pris au mot, affluant par dizaines au Complexe où se produisaient le groupe allemand au nom hispanique « Los Bomberos » de Monte Cruz et les Marocains de Sahara Génération. Deux ensembles qui ont drainé une foule nombreuse persuadée d’y passer de véritables moments de partage et de bonheur. Mieux, un week-end comme ils ne l’ont jamais passé.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les habitants de la ville n’ont pas été déçus. Il faut dire que pour cette seconde soirée, organisée dans le cadre de l’Année culturelle Allemagne-Maroc, les organisateurs ont misé sur deux groupes qui ne font pas dans la dentelle, quand il s’agit de dompter la scène et le public.
Venus de Berlin, Los Bomberos ont gratifié le public d’un show inédit au point de déboussoler certains agents de sécurité qui ont eu tout le mal à contenir la foule de badauds qui ne cessaient d’affluer des quatre coins de la petite ville. Et, à un certain moment de la soirée, de refouler les derniers arrivants qui ont dû suivre le spectacle de l’extérieur grâce à la projection simultanée sur un écran géant.
Ce soir, il y avait vraiment du monde dont une majorité de jeunes (90%) qui ont envahi rapidement tous les coins et recoins de la salle encore inoccupées pour s’adonner à ce plaisir qu’ils n’auraient boudé pour rien au monde: danser.
Les Berlinois qui s’étaient produits la veille au Théâtre de Cervantès de Casablanca ont annoncé la couleur par un show énergique et festif de guitares, percussions et violon, soutenu par la voix ensorceleuse et très dansante de Dafne Chantak Rocuant Guzmant. Une entrée en scène qui a mis en transe une salle archicomble.
Tenu en haleine deux heures durant, les spectateurs ont goûté aux sonorités inspirées du pachanga, ska, punk, polka, reggae et du flamenco et venues du Balkan.
« C’est un public chaud qui vous donne envie de tout donner sur la scène. On s’est vraiment bien amusés. Nous avons tout donné et le résultat est à la hauteur de notre enthousiasme. C’est la preuve que la musique n’a pas de frontières. Le public était avec nous », a confié à Libé Dafne Chantal Rocuant Guzmant, chanteuse du groupe Los Bamberos.
Constitué il y a 4 ans, le groupe Los Bomberos a signé cette année son premier album, «Los Bomberos». Gracieusement distribué au public qui peut alors revivre les grands moments de cette soirée féerique.
Quelques heures plus tôt, l’honneur avait échu à la formation marocaine de fusion, Sahara Génération, d’ouvrir le bal et de prendre possession d’une scène qui n’avait depuis bien longtemps connu une si grande effervescence. Les Gadiris aux influences éclectiques ont offert au public une soirée très colorée et mouvementée, avec au programme de la musique amazighe, raï, reggae, chaâbi ainsi que quelques sonorités puisées dans le répertoire des musiques maghrébines.
« Les jeunes Marocains ont le rythme dans le sang. Ils sont toujours prêts à danser pourvu qu’ils en aient l’occasion. La fusion étant un style de musique très dansant et 100% jeunes, il n’est pas étonnant de les voir s’exhiber; la musique leur donne l’opportunité d’exprimer leurs talents. Vous avez vu comment ils étaient heureux dans la salle ! Tous les jeunes, toutes catégories confondues, ont vraiment aimé, apprécié et suivi le groupe. Comme c’était formidable !», a confié Rachid Moutchou du groupe Sahara Génération.
Révélation du Tremplin L’Boulevard, le groupe fondé en 2004 devait prochainement sortir un nouvel opus, un an après son premier single intitulé : Tamazight.
Organisé conjointement par le Goethe-Institut, l'Association EAC-L'Boulvart et l'Ambassade d'Espagne, le Festival « 3,2,1 Rock Salé... » se poursuit ce week-end, avec au programme deux nouveaux concerts que vont assurer les groupes ce samedi 24, Berlinska Droha (Allemagne) et Settafusion (Maroc), à partir de 20h.