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N’en déplaise au ministre chargé des Relations avec le Parlement, Habib Choubani, et au gouvernement Benkirane. La Chambre des représentants et celle des conseillers ont décidé de faire front contre toutes les pressions exercées sur elles et de faire remonter l’histoire parlementaire marocaine à sa source.
Le documentaire projeté lundi dans le cadre du colloque organisé à l’occasion de la commémoration du Cinquantenaire du Parlement marocain a été entamé par l’expérience du Conseil national consultatif que présida le martyr Mehdi Ben Barka de 1956 à 1959. Il avait considéré cette phase comme un jalon essentiel de la consolidation de l’action parlementaire et s’est longuement attardé sur les images mémorables montrant Feu Mohammed V au côté de Mehdi Ben Barka et ce dernier prononçant un discours au siège du Conseil national consultatif.
Cette vérité rétablie, place a été accordée aux témoignages et aux interventions des anciens présidents du Parlement et des présidents respectifs des groupes parlementaires dont, plus particulièrement, celle du Groupe socialiste.
Ahmed Zaidi a rappelé la position de l’USFP et celle des partis du Mouvement national et démocratique qui sont celle du peuple marocain : «L’une des étapes les plus importantes de l’expérience législative marocaine demeure celle du Conseil national consultatif entre 1956 et 1959 qui, bien que ses membres n’aient été pas élus au suffrage universel, était composé d’une élite nationale ayant de grandes compétences et avait énormément produit et préparé le terrain pour une société qui vient de revouvrer son indépendance».
«Au sein de l’USFP, nous ne pouvons admettre, en aucun cas, que l’histoire du Parlement marocain soit réduite à une expérience fondée sur la répression et la création de partis de l’administration, ce qui a fait plonger le pays dans une spirale de violences incontrôlées dès 1965 jusqu’à 1977 quand il a été jugé bon de reprendre ce qui a été qualifié, à l’époque, de processus démocratique», a-t-il souligné dans son intervention.
Zaidi a poursuivi : «C’était un Parlement qui a été dissous après que le fameux FDIC avait perdu sa majorité suite à la motion de censure déposée par l’opposition ittihadie en juin 1964».
Pour sa part, Abdelouahed Radi, ancien président du Parlement et actuel président de l’Union inerparlementaire (UIP), a déclaré dans un entretien accordé à la MAP : «Dans cette conjoncture, les partis de l’opposition avaient présenté en 1990 une nouvelle motion de censure contre le gouvernement, qualifiant cette initiative de revirement dans la vie politique au Maroc qui devait permettre de surmonter la tension politique de ces années». Revenant sur l’expérience parlementaire marocaine, il a relevé que le développement de la vie démocratique au Maroc n’a pas été une tâche aisée, vu le contexte de son début marqué par des tensions dues à l’absence d’un consensus à l’époque autour de plusieurs questions, dont les fondements de la Constitution de 1962 et les lois législatives y afférentes.