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Il est détenu, selon l'agence allemande DPA, dans la prison de Neumünster, ville du nord de l'Allemagne où il doit comparaître afin d'établir son identité et de décider d'un maintien ou non en détention.
Ce n'est que dans les jours ou semaines à venir que la justice allemande aura à trancher si M. Puigdemont, qui risque jusqu'à 30 ans de prison en Espagne, sera remis ou non à Madrid. La procédure peut durer 60 jours.
On saura "entre aujourd'hui et demain" si M. Puigdemont sera écroué en attendant l'examen du mandat d'arrêt européen sur la base duquel il a été arrêté, a indiqué pour sa part son avocat en Espagne, Jaume Alonso-Cuevillas à la radio catalane Rac1.
Son arrestation a entraîné des affrontements entre des milliers de militants indépendantistes catalans et la police dimanche à Barcelone.
Evoquant une situation "délicate" et se disant "prudent", l'avocat de M. Puigdemont a néanmoins fait état de "beaucoup d'éléments qui incitent à l'optimisme".
Le Catalan est inculpé de "rébellion" mais il s'agit d'un chef d'accusation controversé, car il suppose un "soulèvement violent" qui, selon des juristes, ne s'est jamais produit.
Elsa Artadi, une députée de son parti, a annoncé sur twitter que Carles Puigdemont s'opposerait à son extradition car "l'Espagne ne garantit pas un procès équitable, seulement la vengeance et la répression".
La justice allemande aura elle à trancher si un délit similaire existe en droit allemand pour que sa remise à Madrid puisse avoir lieu. Selon des médias allemands, un crime approchant pourrait être la "haute trahison".
M. Puigdemont a été interpellé par les policiers du Land de Schleswig-Holstein alors qu'il venait du Danemark voisin en voiture pour rejoindre la Belgique, où l'ex-président catalan s'était réfugié après l'échec de la sécession l'automne dernier.
Les forces de l'ordre allemandes ont probablement été alertées par le renseignement espagnol qui filait la figure de proue de l'indépendantisme catalan depuis la Finlande où il avait participé à une conférence.
Les policiers allemands agissaient en vertu d'un mandat d'arrêt européen réactivé vendredi par un juge de la Cour suprême espagnole Pablo Llarena.
Ce dernier avait décidé de poursuites pour "rébellion" contre 13 dirigeants séparatistes, et pour "désobéissance" de 12 autres, une infraction moins grave.
De fait, la justice espagnole a ainsi porté un nouveau coup au mouvement indépendantiste catalan. Outre les déboires de M. Puigdemont, le candidat à la présidence de la région, Jordi Turull a été incarcéré, privant son camp de leur 3e candidat à la tête de l'exécutif catalan.
Une autre chef indépendantiste exilée, Clara Ponsati, a, elle, indiqué "prendre des dispositions" pour se "livrer" aux autorités en Ecosse.
La Catalogne est donc plongée dans l'impasse politique, les indépendantistes ont pourtant conservé la majorité absolue au Parlement catalan après les élections du 21 décembre.
S'ils n'arrivent pas à faire élire un président avant le 22 mai, de nouvelles élections seront automatiquement convoquées. Et tant qu'elle n'aura pas de président et de gouvernement, la Catalogne restera sous la tutelle de Madrid, imposée après la déclaration d'indépendance.
L'arrestation surprise de Puigdemont a conduit par ailleurs dimanche des milliers d'indépendantistes dans la rue, notamment à Barcelone où les manifestants, à l'appel d'un groupe radical, les Comités de défense de la République (CDR), ont tenté d'approcher de la préfecture. Les policiers catalans les ont repoussés à coups de matraque et en tirant en l'air.
Selon les services de secours, 90 personnes ont été blessées légèrement à Barcelone, dont 22 policiers. Auparavant, les secours avait fait état de sept personnes blessées dans la ville de Lleida, à 150 km à l'ouest, et d'un blessé à Tarragone, plus au sud.
Le président du Parlement catalan, Roger Torrent, a lui lancé un appel au calme à la télévision régionale. "Je n'ai aucun doute que la société catalane agira comme elle l'a toujours fait, par la non-violence", a-t-il déclaré.