Le Brésil en favori

Le Brésil, solide derrière et toujours redoutable devant, est de loin l’équipe des Amériques la mieux armée pour s’imposer lors du Mondial, mais l’Argentine peut aussi rêver à condition que Leo Messi montre enfin son meilleur visage en sélection.
Le favori : Brésil.  L’équipe de Dunga sélectionneur ressemble fort à celle qu’il avait menée comme capitaine au titre Mondial en 1994: disciplinée, physique, peu spectaculaire, mais avec des attaquants redoutables, comme Luis Fabiano, auteur de neuf buts en qualifications, Robinho ou Nilmar.
Même sans Ronaldinho, Adriano et Ronaldo, les vétérans recalés de la liste des 23, l’équipe a du talent à revendre et compte en outre l’un des meilleurs gardiens du monde, Julio Cesar.
Seule ombre au tableau, la forme incertaine de Kaka et Luis Fabiano, blessés en fin de saison. S’ils sont rétablis, les Brésiliens seront plus que jamais candidats à un sixième titre mondial. L’outsider : Argentine. Une fois n’est pas coutume, l’albiceleste ne fait pas partie des favoris. La faute à un parcours laborieux en qualifications, entre lacunes défensives et manque d’imagination offensif surprenant au vu de la richesse de son effectif (Messi, Tevez, Agüero, Milito...).
La victoire en amical en Allemagne (1-0) en mars a néanmoins rassuré sur le plan défensif et rappelé qu’il ne fallait pas trop vite écarter les doubles champions du monde.
Reste à trouver la bonne alchimie en attaque. Mais Diego Maradona, critiqué pour son incapacité à donner une identité de jeu à cette équipe, songe à placer Messi dans la même position qu’à Barcelone, derrière deux attaquants, afin que le Ballon d’Or 2009 brille enfin sous le maillot albiceleste.
Les surprises potentielles : Chili, Uruguay, Mexique, Etats-Unis. L’équipe chilienne a terminé brillante deuxième de la zone Amsud avec son football total. La Roja s’appuie sur des jeunes virevoltants, 3es du Mondial des moins de 20 ans en 2007, mais manque de densité physique et de garanties en défense (1,2 but encaissé en moyenne lors de chaque match des qualifications). L’Uruguay, à l’inverse, a souffert pour se qualifier, passant par un barrage contre le Costa Rica, mais la Celeste est apparue libérée en amical en mars en Suisse (3-1). Avec des attaquants de premier plan (Forlan, Suarez), un bon gardien (Muslera) et un entre jeu musclé (Perez), l’Uruguay a des atouts à faire valoir, si elle arrive enfin à se montrer régulière. Le Mexique possède sa “meilleure génération de jeunes” de toute l’histoire, selon son entraîneur Javier Aguirre. Les champions du monde 2005 des moins de 17 ans respirent le talent, mais manquent d’expérience et les matches de préparation n’ont pas été concluants.
Les Etats-Unis espèrent reproduire, eux, le coup de la Coupe des Confédérations où ils ont mené (2-0) en finale contre le Brésil avant de s’incliner (3-2). Quarts de finaliste en 2002, les Américains possèdent une équipe solide et expérimentée, mais sans profondeur de banc ni meneur de jeu de premier plan.
Les inconnues : Paraguay, Honduras. Le Paraguay a longtemps caracolé en tête de la zone Amsud grâce à sa défense et son efficacité en contre, mais a pioché en 2009 et risque de payer cher l’absence de son meilleur buteur en qualifications, Salvador Cabanas, blessé par balles en janvier au Mexique.
Le Honduras pleure le forfait de son deuxième attaquant le plus efficace en éliminatoires, Carlos Costly. Pas sûr que son physique et son talisman Carlos Pavon (57 buts en 95 matches) suffisent pour faire mieux que lors de son unique participation en 1982 (élimination au premier tour).