-
Sa Majesté le Roi félicite le Serviteur des deux Lieux Saints de l'Islam à l'occasion du 10ème anniversaire de l'allégeance
-
Variabilité et changement climatique en Afrique: Impacts, adaptation et résilience
-
Entre la FNS et le gouvernement, le courant a trop de mal à passer
-
SM le Roi félicite M. Mark Rutte suite à sa nomination au poste de Secrétaire général de l’OTAN
-
Le rapport de Guterres met à mal les séparatistes et leurs commanditaires
Selon les statistiques que le ministère de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a rendues publiques dernièrement, 441.065 candidats passeront ces épreuves, soit une hausse de 0,3% par rapport à l'année précédente.
Le nombre de candidats scolarisés a atteint 332.298, alors que celui des candidats libres s'élève à 108.767, soit 25% de l'effectif global des candidats.
Par branches, le nombre des candidats se répartissant entre le pôle des branches scientifiques et techniques a atteint 244.776, soit 64%, et les filières littéraires et originelles (187.383), alors que le nombre des candidats dans les filières internationales (option français et anglais) est passé à 24.979, contre 18.326 l'année écoulée, soit une hausse de 36%.
Le nombre des candidats au baccalauréat professionnel a presque quadruplé par rapport à la session de 2018, pour se chiffrer à 8.178, contre 2.115. Ils sont répartis sur 19 filières, dont le pôle professionnel commercial, qui a connu une évolution importante du nombre de candidatures, qui s'est élevé à 3.542, contre 574 l'année dernière. Il s'agit également du pôle professionnel industriel, qui est passé de 1.394 candidats à 3.927, enregistrant une hausse d'environ 282%. Le pôle professionnel des services est passé, lui, de 147 candidats en 2018 à 709 cette année.
Par ailleurs, 1.500 centres ont été affectés au déroulement des examens et 350 autres à la correction au niveau provincial, tandis que les mesures de lutte contre la triche aux examens ont été renforcées à travers le lancement de campagnes de sensibilisation provinciales, régionales et nationales. Ce qui n’a pas empêché l’existence de cas de triche lors des examens régionaux du Bac au cours desquels un élu de la nation a même été mis en cause.
Mais triche ou pas, l’essentiel n’est pas là puisque ce diplôme dont l’organisation remonte à Napoléon Bonaparte en France n’a plus la renommée qu’il avait jadis où, estampillé aux couleurs nationales, il valait son pesant d'or et ouvrait les portes des universités, écoles et instituts supérieurs tant nationaux qu'étrangers.
De nos jours, malheureusement, il doit montrer patte blanche, pour ouvrir celle du moindre établissement public supérieur qui vaille la peine. Lequel préfère désormais n'en accepter les titulaires qu'après les avoir passés sous les fourches caudines de concours aux critères aussi diversifiés qu'abscons.
Sésame à date de péremption estampillée en bas de page, ce diplôme ne permet malheureusement de ne passer que la porte des universités à accès ouvert … sur le chômage, si l’on en croit le langage des chiffres tenu par bon nombre d’institutions officielles spécialisées dans le traitement de pareilles données. Il faut néanmoins savoir raison garder et, surtout, garder espoir.
Le jeu en vaut la chandelle, ne serait-ce qu’à cause du nombre important des joueurs y engagés. Faut-il pour s’en convaincre remonter à Mathusalem pour rappeler que le premier résident général du Maroc sous domination française, le maréchal Lyautey, avait doté ses « Ecoles de fils de notables » de trois diplômes seulement : un certificat d'études primaires musulmanes, un certificat d'études secondaires musulmanes à la fin de la classe de troisième et un diplôme d'études secondaires, à la fin de la classe de première. Il aura fallu attendre 1930 pour voir se créer une section nouvelle dans les collèges franco-musulmans pour préparer directement au baccalauréat.
Résultat des courses, à la veille de l’indépendance et précisément en 1954, ceux qui avaient acquis le baccalauréat complet depuis le début du Protectorat étaient peu nombreux: 530 Marocains musulmans, 625 Juifs marocains, 7.323 Français.
65 ans plus tard, leur nombre se chiffre en millions mais l’eau qui a coulé sous les ponts depuis lors avait fini par emporter avec elle les rêves que le Maroc a embrassés à l’aube de son indépendance. En l’occurrence ceux de voir l’école servir de creuset du développement et le baccalauréat de sésame de cet ascenseur social qu’est l’enseignement supérieur.
A coup de réformes qui furent autant de clous plantés dans le cercueil du système, la crise finit par montrer son visage le plus hideux.
La chronologie de celles initiées avec l’arabisation des matières des cycles primaire et secondaire et le maintien du français comme langue d’enseignement dans le supérieur n’a fait que creuser davantage la tombe de l’éducation au Maroc et celle des disparités sociales puisque les fils des plus fervents défenseurs de l’arabisation n’étaient pas concernés par les décisions de leurs parents d’autant plus qu’ils suivaient, dans leur majorité, leur formation au sein de la Mission française au Maroc et dans des universités et instituts à l’étranger. Après des décennies d’arabisation, l’annonce du retour vers le français s’est faite en grande pompe récemment avec, entre-temps, l’adoption d’une Charte nationale de l’éducation et de la formation, le lancement d’une décennie de l’éducation, l’élaboration d’un Plan d’urgence puis d’une Vision stratégique censée couvrir les 15 prochaines années.
En attendant, c’est toujours la galère et le bac n’a pu retrouver ni son niveau, ni sa réputation d’antan.