![Latifa Raafet : toujours égale à elle-même Latifa Raafet : toujours égale à elle-même](https://www.libe.ma/photo/art/default/1880217-2572999.jpg?v=1289555624)
![Latifa Raafet : toujours égale à elle-même Latifa Raafet : toujours égale à elle-même](https://www.libe.ma/photo/art/default/1880217-2572999.jpg?v=1289555624)
Pourtant, à ses débuts, il n’était pas du tout facile de percer en présence de grands noms comme Naima Samih, Samira Said et d’autres célébrités qui faisaient l’unanimité. Avec sa voix veloutée, son style typiquement marocain et sa forte présence, Latifa Raafet a réussi à s’imposer en peu de temps, car elle a vite été adoptée par le public. Sa voix ne ressemble à aucune autre et son authenticité reste unique même de nos jours, c'est-à-dire depuis trois décennies maintenant.
Des succès, elle n’a cessé d’en faire et la quasi-totalité de ses chansons est typiquement marocaine. On n’oubliera pas de sitôt sa chanson « Khouyi » qui a conquis les cœurs tout comme « Maghyara », « Awah awah » et d’autres.
Dire donc que la chanson moderne est morte est complètement erroné car tous les grands succès de la chanson marocaine y compris ceux de Latifa Raafet ont aujourd’hui une vingtaine d’années d’âge et l’on continue à les fredonner et les solliciter.
Mais le grand mérite de Latifa Raafet est celui de ne pas avoir voulu quitter le pays et émiger en quête de succès transfrontalier. Elle a eu des propositions pour chanter et s’établir définitivement aussi bien en Egypte que dans les pays du Golfe. Mais pour elle, le succès doit être national, donc marocain et si célébrité il y a, c’est à partir du pays natal qu’elle doit être diffusée. Pour autant, elle s’est toujours montrée compréhensive à l’égard des chanteuses qui préfèrent l’exil. A cet égard, sa devise est : chacun agit comme cela bon lui semble. Pour elle, celles qui ont choisi l’exil ont leurs raisons, des raisons d’ailleurs qu’on comprend.
Mais cela ne veut pas dire que Latifa Raafet n’a pas de griefs. A l’instar des autres chanteurs marocains, elle déplore le manque d’une industrie de production, à même de permettre le rayonnement de ce qui se fait et par la même occasion donner la possibilité aux artistes de vivre décemment, surtout à notre époque. Il faut dire que les chanteurs étaient plus sollicités par le passé pour animer des soirées, soit à la télévision soit dans les provinces. Aujourd’hui, les choses ont beaucoup changé et en l’absence d’une véritable industrie de production, bien des chanteurs risquent de changer de métier.
A cela, il faut ajouter le problème du piratage, véritable fléau qui assassine la création. Si on ne lutte pas sérieusement ce phénomène, il vaut mieux chercher autre chose.
Latifa Raafet fait malgré tout contre mauvaise fortune bon cœur. Elle poursuit son chemin et tente de rester elle-même et de préserver son image auprès de son large public. Elle y réussit, comme le prouve l’amour que les Marocains, tous âges et sexes confondus, lui portent.
Latifa Raafet restera pour toujours une valeur sûre de la chanson marocaine.