Lancement en juillet des travaux de la station d'épuration des eaux usées de Fès


Mouhcine abou Nada
Mercredi 4 Février 2009

Lancement en juillet des travaux de la station d'épuration des eaux usées de Fès
Les travaux de réalisation de la station d'épuration des eaux usées de Fès, qui nécessitera un investissement de 700 millions de dirhams, seront lancés en juillet prochain.
Deux crédits ont été contractés pour la réalisation de cette station, qui sera opérationnelle en 2010, et permettra de traiter les eaux usées rejetées par les effluents urbains domestiques et industriels qui représentent 100.000 m3 par jour, soit 40% de la pollution totale du bassin de Sebou. Situé à l'est de la ville, elle traitera l'ensemble des eaux usées permettant ainsi d'en assurer le rejet dans un milieu récepteur après un traitement compatible avec les exigences de l'environnement, d'améliorer les conditions sanitaires de la population, l'irrigation de l'agriculture, l'élevage des bovins, et de préserver la nappe phréatique. Avec 6 millions d'habitants, une surface de 40.000 km2 et une richesse hydrique importante constituée de 30% du potentiel national en eaux de surface et 20% en eaux profondes, Sebou est l'un des bassins les plus importants, mais aussi l'oued le plus pollué à l'échelle nationale. La qualité de ses eaux, après réception des eaux usées de Fès, est considérée hors classe, ne devant servir à aucune utilisation, situation qui engendre d'ailleurs, des effets néfastes sur ce bassin et notamment au niveau de l'irrigation, la santé, la potabilisation de l'eau et les conditions socio-économiques de la région, selon la même source. La ville de Fès, principale agglomération sur le bassin de Sebou, génère de par sa population d'un million d'habitants et son parc industriel diversifié, une pollution conséquente qui provoque maints préjudices pour l'économie de la région.
   Sur le plan sanitaire, la pollution de l’Oued Sebou est aussi à l'origine de nombreuses maladies hydriques dont souffrent les populations riveraines. D'autres secteurs se trouvent aussi compromis notamment la potabilisation de l'eau, l'abreuvage des animaux et l'irrigation (Moyen Sebou).
Selon une étude de l'Agence française de développement (AFD), les pertes économiques annuelles dues à cette pollution se chiffrent à plus de 200 MDH.
A cet égard, la Régie autonome intercommunale de distribution d'eau et d'électricité de Fès (RADEEF) a inscrit la dépollution du Sebou parmi ses priorités à travers l'élaboration du projet d'une station d'épuration des eaux usées à Fès.
S'inscrivant dans le cadre du projet intégré de dépollution du bassin de Sebou, cette station est considérée comme le projet environnemental le plus important à l'échelle régionale voire nationale. Cette station, qui permettra une nette amélioration de la qualité des eaux de Sebou, contribuera aussi à la suppression des arrêts fréquents que connaissent les stations de potabilisation des eaux de Karia Ba Mohamed et Mkansa.
Comprenant  deux filières de traitement "eau et boue", cette station sera financée par des subventions de l'Etat (60 millions de DH), deux prêts de l'Agence française de développement (AFD) et la Banque européenne d'investissement (BEI) pour un montant de 220 millions de DH chacun, en plus d'un autofinancement de l'ordre de 200 millions de DH.
La mise en service de cette station de grande envergure, qui adoptera un procédé innovant et performant à savoir les "boues activées", permettra l'abattement de la pollution à hauteur de 85%. Les eaux épurées obtenues répondront aux normes nationales de rejet, et les eaux du Sebou (après confluence) seront de qualité nettement meilleure et pourront ainsi être réutilisées en irrigation restreinte et favoriseront aussi une potabilisation de l'eau dans des conditions meilleures. Par ailleurs, la station a une particularité environnementale importante du fait qu'elle abritera une unité de cogénération de l'énergie électrique à partir du biogaz issu des digesteurs, ce qui évitera les émissions du biogaz (gaz à effet de serre) dans l'air et permettra ainsi au projet d'être éligible au Mécanisme de développement propre (MDP) dans le cadre du protocole de Kyoto pour la réduction des gaz à effet de serre. L'énergie électrique obtenue à partir de cette unité de cogénération, servira en particulier à la couverture des besoins électriques de la station à hauteur de 50%.


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