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Cet ouvrage, écrit en deux langues (français et arabe), reproduit des témoignages «qui éclairent d’un jour nouveau la période du Protectorat et les premières années de l’Indépendance du Maroc», écrit dans sa préface le CLLPERP.
S’inscrivant « dans un souci de sauvegarde et de pérennisation d’un passé commun constitutif de notre mémoire collective », ce livre met en évidence le parcours singulier et la forte personnalité d’un homme « sage et posé, téméraire et intelligent, (qui) sut surmonter les problèmes les plus complexes » (P. 25). Comme pour mieux cerner ce personnage, le livre évoque au fil des pages, l’influence qu’il exerçait autour de lui, son courage exceptionnel, sa foi dans le triomphe de la cause qu’il défendait, ses sacrifices immenses et sa force de caractère.
« Un homme prêt à tout sacrifier, indifférent au sort peu envieux qui aurait pu lui être infligé comme caïd de Séfrou par le colonisateur. Il fut convaincu de son devoir national, dévoué pour son pays »(P.22).
Certains chapitres du livre relatent les initiatives de Lahcen Lyoussi au plus fort de la crise entre le Roi et le Parti de l’Istiqlal d’un côté et la Résidence générale et les colons de l’autre. De formidables évocations qui renseignent le lecteur sur bien de sujets remontant aux premières années de l’Indépendance. De même, l’ouvrage restitue de façon édifiante des documents marocains datant de cette période et des rapports diplomatiques ayant suivi de près l’évolution de la société politique marocaine à l’aube de l’Indépendance.
Lahcen Lyoussi devint caïd de Séfrou à 22 ans. Sa droiture, son dévouement et ses qualités d’homme lui valurent sympathie et considération, et lui «firent nouer de solides liens d’amitié avec plusieurs membres de l’élite marocaine émergente : Alla el Fassi, Bel Hassan El Ouazzani et Mehdi Ben Barka». (p31)
Conscient des dangers que la politique du Protectorat faisait planer sur l’unité du Maroc, Lahcen Lyoussi choisit son camp et refusa de signer la pétition contre Ben Youssef, ce qui lui coûta sa fonction avant d’être assigné à résidence à Ben Slimane d’abord et Mogador plus tard (P33)
Malgré toutes les obstructions, les menaces, l’exil et les avanies qu’il eut à subir, il resta fidèle à ses engagements, s’imposant sur la scène sans jamais cesser de croire dans le destin du Maroc. « Rien ne saura ébranler ses convictions envers son Roi et le parti qu’il intégra en faisant confiance dans ses hommes ».
Pourtant, on a beau s’étendre sur ses qualités, « on ne peut jamais rendre justice à cet homme qui a rendu de bons et loyaux services à son pays dans les pires moments de son histoire, indifférent aux actes de représailles qui pouvaient être prises à son encontre par le colonisateur »,(P. 26).
« Tant que des acteurs et des observateurs politiques, loyaux et sincères, s’expriment sans autre part pris que la recherche de la vérité historique, le passé ne sera pas dénaturé et encore moins occulté», conclut le CLLPERP.