Le secteur emploie 960 personnes, soit 2% de la population active de la région
-
Taounate : Plus de 1000 bénéficiaires d'une caravane médicale multidisciplinaire
-
Le Salon de l'artisanat d'Agadir Ida-Outanane, du 11 au 17 janvier prochain
-
Béni Mellal : Ouverture du Salon provincial de l'Artisanat
-
Institut supérieur des pêches maritimes d'Agadir: Remise des diplômes aux lauréats de la promotion 2023-2024
-
La gestion durable des zones humides, thème d'un atelier jeudi à Ifrane
Il transformait ivoire, or, cuivre ou argent en objets d’art décoratifs ou en parures.
D'autres produits sont également nés de l’imagination fertile du forgeron du désert, tels que de petites boîtes et récipients destinés à contenir du parfum et des bijoux de femme. Ces objets sont utilisés pour conserver des biens rares ou des documents manuscrits ou administratifs, de mariage ou de propriété immobilière.
Le forgeron était tout ça à la fois, alors que la femme qui était cordonnière, s’occupait de tout ce qui était maroquinerie et tannerie. Elle tannait les peaux de chèvres ou de chameaux, pour en concevoir les Sramas ou coussins, les Tassoufra, sacs à bagages pour hommes, les Mezoueds qui servaient à emmagasiner les provisions, la Kountiya qui est un petit sac destiné à l’emballage et la protection des ustensiles de thé et la Taziya qui est le fourre-tout des femmes sahraouies.
Par ailleurs, cette même femme procédait au maquillage et à l’embellissement des femmes en leur tressant les cheveux ou en leur peignant les mains et les pieds au henné.
Si le métier de griot ou musicien est aujourd’hui pratiqué par beaucoup de Sahraouis qui n’appartiennent pas à cette caste, celui de sanaâ, reste, exclusivement l’apanage des sounnaâ de souche.
Pendant les conflits intertribaux, le sanaâ qui appartient généralement à la tribu qui assure sa protection, ne participe pas aux hostilités. Il reste avec les marabouts et les femmes dans le campement. Selon la légende sahraouie, le sanaâ est un froussard qui craint et respecte les chefs guerriers de sa tribu d’adoption. Pour prouver l’importance que la société sahraouie lui accorde, des parties des animaux abattus pour les festins ou pour le quotidien du campement sont réservées au sanaâ et nul ne peut les lui disputer.
Les bouleversements économiques et techniques qu'a connus la région ont profondément altéré le mode de vie des communautés bédouines nomades, en entraînant notamment leur sédentarisation. L'urbanisation et l'exode rural ont contribué à ces changements entraînant la perte de nombreux aspects de la culture traditionnelle de ces populations, tel l'artisanat qui représente un legs historique incommensurable pour les Sahraouis du Royaume du Maroc.
De nouvelles tendances de production, en même temps que les méthodes de commercialisation ont connu de grandes transformations résultant de cette sédentarisation tout comme les changements intervenus dans les habitudes de consommation.
Le développement de l'artisanat est lié à l'héritage culturel des habitants des provinces sahariennes qui, dans une large mesure, dépendent de l'élevage de chèvres et de chameaux, puisque les peaux de ces animaux sont utilisés pour la fabrication d'autres objets tels que les divans et les semelles en cuir, les bagues à tabac pour ne citer que ceux-là. La laine, cependant, est utilisée pour le tissage de tapis et des tentes qui sont le logement mobile des Sahraouis.
D’autre part, d'autres secteurs de l'artisanat sont actuellement en pleine expansion, notamment l'orfèvrerie ou la fabrication de bijoux, d'ustensiles en cuivre et de produits similaires. Les emplois dans ce secteur concernent 960 artisans représentant 2% de la population active de la région et comportant 14 secteurs de production en plus du complexe d'artisanat destiné à rehausser le niveau de formation et d'expertise des jeunes artisans.
Aujourd’hui avec la sédentarisation et la concurrence des produits importés, le forgeron ou artisan sahraoui a perdu son prestige d’antan. Quant à l’artisanat sahraoui, il souffre de différents problèmes dont le plus important demeure le manque de matières premières suite aux années successives de sécheresse qu'a connues le Sahara marocain. Sans parler de la faiblesse du secteur touristique grâce auquel l’artisanat connait un important essor dans d’autres régions ou encore l'insuffisance des crédits accordés aux artisans. Cette situation fait que sur les vingt-deux bazars que compte la ville de Laâyoune, seuls quatre continuent de vendre des produits locaux, alors que les autres recourent à la commercialisation de produits importés d’Europe, d’Asie ou même d’Afrique subsaharienne.
Si les autorités ne cessent de multiplier des initiatives pour faire connaître ce secteur, il n’en demeure pas moins que beaucoup reste à faire pour la pérennité de ce legs historique.
C’est cette frange de la société sahraouie qui expose ses produits à Laâyoune, dans le cadre de la cinquième de l’exposition de l’artisanat organisée par la Chambre de l’artisanat en partenariat avec la maison de l’artisan et en coordination avec la délégation régionale du ministère de l’Artisanat.