La zone euro en quête d'un accord pour éviter une nouvelle crise grecque

Les dirigeants de l'UE vivent ce printemps dans la hantise d’un possible "Brexit"


Libé
Lundi 9 Mai 2016

Les ministres des Finances de la zone euro se penchent à nouveau sur la Grèce ce lundi à Bruxelles pour tenter de trouver un difficile accord qui éviterait une nouvelle grave crise sur les réformes et l'aide financière au pays.
Cette réunion extraordinaire survient alors que les réformes exigées en contrepartie de l'aide financière massive octroyée à l'été 2015 n'ont toujours pas reçu de satisfecit des créanciers (UE et FMI) après dix mois de discussions, ce qui bloque tout nouveau versement.
Le pays a "pratiquement atteint" ses objectifs de réformes, a estimé le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker dans une interview parue dimanche dans plusieurs journaux allemands.
Les 19 ministres des Finances de l'Eurogroupe vont aussi, sous pression du Fonds monétaire international (FMI) qui en fait une condition pour s'associer au plan d'aide, débattre des moyens d'alléger l'abyssale dette grecque (environ 180% du PIB).
Juncker a toutefois rappelé qu'une réduction pure et simple de la dette n'est pas à l'ordre du jour. La Grèce, où le Parlement doit approuver dimanche, après 48 heures de grève générale, deux mesures phares de ce troisième plan d'aide de 86 milliards d'euros -- la réforme des retraites et des impôts --, a besoin d'un accord de la zone euro pour que de nouveaux fonds puissent être débloqués.
Le pays a reçu à ce jour 21,4 milliards d'euros, et doit faire face à une échéance de remboursement de 2,3 milliards à la Banque centrale européenne (BCE) le 20 juillet.
Samedi, le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalatos, a mis en garde ses homologues européens contre "une nouvelle crise grecque", dans une lettre obtenue par l'AFP.
Il exhorte l'Eurogroupe, qui doit se réunir lundi à partir de 13H00 GMT à Bruxelles, à donner son feu vert aux réformes engagées, "ce qui aiderait le pays (à retrouver) la confiance des investisseurs et la reprise" et signalerait que "la Grèce a tourné la page et que le pays n'est plus à risque, enfin !".
Mais les divergences restent profondes, aggravées par les différences d'appréciation entre l'UE et le FMI sur le traitement à administrer à l'économie grecque afin de respecter l'objectif d'un excédent budgétaire primaire (avant paiement des intérêts de la dette) à 3,5% du PIB en 2018.
Cet objectif est jugé trop ambitieux par le FMI, sauf si des mesures d'austérité supplémentaires sont votées dès à présent.
Mais Athènes promet d'y arriver et préfère garantir que, le cas échéant, de nouvelles coupes dans les dépenses publiques seront déclenchées automatiquement si la cible n'est pas atteinte.
De son côté, la Grèce semble tenir pour acquis le soutien des institutions européennes sur son "mécanisme automatique permanent de correction des finances publiques".
La semaine dernière, le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, a assuré ne voir "aucune raison" de craindre "un scénario de crise" comparable à 2015, quand la Grèce avait frôlé la sortie de la zone euro.
"Cette année nous n'aurons pas de grande crise grecque", a voulu rassurer aussi le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble.
Comme l'a exprimé le président du Conseil européen Donald Tusk le 3 mai, les dirigeants de l'UE souhaitent un accord "très rapidement" sur la Grèce. Ils vivent ce printemps dans la hantise d’une possible sortie du Royaume-Uni de l'Union (un "Brexit") et souhaitent évacuer la négociation grecque avant le redouté vote britannique du 23 juin.


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