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La question des valeurs de cohabitation s'est également invitée à ce colloque, avec un focus sur les moyens de façonner une nouvelle génération imprégnée du regard partagé, qui débouche sur la clairvoyance, contrairement au regard isolé et qui est capable de refondre une société porteuse des principes d'ouverture sur la diversité culturelle et de connaissance de l'autre. Dans ce sens, le système éducatif et la sphère intellectuelle ont été pointés du doigt, avec un appel pressant à modifier les programmes scolaires dans le sens de la promotion de la connaissance de l'autre, à instaurer le concept de l'éducation via la culture, à accorder une place de choix à l'art universel dans les approches pédagogiques et à initier des recherches dans l'histoire commune des peuples et œuvrer pour les traduire dans différentes langues. Ce volet de l'histoire était fortement présent à travers la présentation, dans le cadre de ce colloque, de l'encyclopédie sur "l'Histoire des relations entre juifs et musulmans", publiée il y a un an en France par les éditions Albin Michel. Cet ouvrage expose et analyse les relations tour à tour fécondes ou tumultueuses entre juifs et musulmans, à travers la participation de quelque cent vingt auteurs de tous les pays, dans un esprit d'interdisciplinarité qui permet de rendre compte des multiples facettes du sujet. Les discussions autour de cette encyclopédie ont débouché sur un sujet épineux, celui de l'histoire, ou du moins de l'interprétation des faits historiques, et ses répercussions sur les clivages d'aujourd'hui.Etant donné que les difficultés du temps présent se trouvent interprétées à la lumière de l'histoire, ont alors soutenu certains intervenants, il y a nécessité de "démythologiser" les questions et les événements négatifs et, également, positifs qui caractérisent l'histoire des relations entre les différentes civilisations et de les déconstruire, afin de les rebâtir sur des faits réels et des bases solides. Sur ce dernier point, la question de la méthodologie a posé un sérieux dilemme : faut-il laisser la tâche de rétablir la réalité sur des faits historiques qui créent la discorde ou posent des problématiques liées à la responsabilité historique de certains actes et événements qui font l'objet de confrontation entre les cultures, aux seuls historiens, avec leurs procédés et méthodes stricts et parfois rigides qui peuvent aboutir sur l'impasse ? Ou doit-on se fier, également, aux témoignages vivants et aux œuvres littéraires et artistiques qui racontent le passé, prenant ainsi le risque de tomber dans les inexactitudes et les exagérations qui peuvent entacher de telles sources ? Cette question a donné lieu à une intéressante confrontation d'idées qui, à certains moments, pouvait frôler le frottement, intellectuellement parlant, sans pour autant tomber dans la crispation ou dévier du respect mutuel et de l'élégance qui ont fait l'essence de ce colloque.