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française en raison de «scènes de sexe
réalistes» de nature à «heurter» le jeune
public. Pourtant, cela faisait deux ans
que le film était diffusé avec une interdiction limitée aux moins de douze ans.
Voilà donc une décision brutale et puis très tardive, puisque cela faisait deux ans que ce film était diffusé avec une interdiction limitée aux moins de douze ans : pas assez pour l’Association «Promouvoir» qui voudrait l’interdire aux moins de dix-huit ans. Et la justice vient donc de hocher la tête, demandant à la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, de « procéder au réexamen de la demande de visa du film dans un délai de deux mois ». La Cour administrative d’appel de Paris a, en effet, estimé que le film comporte «plusieurs scènes de sexe présentées de façon réaliste, en gros plan» qui sont «de nature à heurter la sensibilité du jeune public».
Il faut dire qu’il est tout à fait normal que la société s’inquiète de ce que ses enfants regardent. Il est juste qu’elle régule et oriente les choix, et qu’elle déconseille les œuvres qui pourraient heurter les plus jeunes sensibilités. Mais le problème posé par l’annulation du visa de «La vie d’Adèle» apparaît, selon le chroniqueur Laurent Nunez, lorsqu’on lit les conclusions de la justice, comme les attaques du fondateur de l’Association «Promouvoir», André Bonnet, ex-militant du Front national. Le film a-t-il été jugé violent ? Bien sûr que non. Vulgaire ? Que nenni. Pornographique ? Absolument pas.
L’annulation du visa d’exploitation de «La vie d’Adèle» qui brosse le portrait ardent d’une histoire d’amour entre deux jeunes femmes, de sa naissance à son déclin, pose donc d’inquiétantes questions quant à la marge de manœvre accordée à l’association, dont le faisceau d’influence ne cesse de s’étirer, selon la presse française. Sous couvert de nobles sentiments, ladite association s’est spécialisée au cours des quinze dernières années, dans la lutte contre les scènes de sexe suggestives dans le cinéma français afin qu’il soit plus conforme à la vision rétrograde et étriquée de ses fondateurs.
La ministre de la Culture a désormais deux mois pour définir si «La vie d’Adèle» sera interdit aux moins de 16 ans ou de 18 ans. Quel que soit son verdict, la bataille semble déjà gagnée pour «Promouvoir», dont l’ombre néfaste plane désormais sur le cinéma français. Affaire à suivre….