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Et qu’en est-il donc des centaines d’affaires de vols à l’arrachée, d’agressions de personnes ou celles des bus par des bandes de malfaiteurs armés de sabres ? «Ce sont des faits divers isolés sans conséquence sur la sécurité générale des citoyens», a répondu le ministre en substance.
Faut-il prendre ses propos pour argent comptant ? Ce serait sans doute le cas si la fréquence de ces méfaits n’était pas devenue quasi-quotidienne. En effet, chaque jour apporte son lot de victimes de vols, d’agressions, de viols voire de kidnappings.
Les chiffres avancés par le ministre font état de 508.000 cas déférés devant les services de la sûreté nationale et la gendarmerie Royale et un taux d’élucidation de 85% dans des délais très courts.
Pour les experts, ces données devraient être prises avec beaucoup de réserve et de retenue. Et pour cause, les statistiques officielles ne comptabilisent que les faits portés à la connaissance de la police, ce qui implique donc que tout ce qui n’est pas déclaré ou constaté n’existe pas.
Les experts estiment également que le Maroc, à l’instar d’autres pays, ne lève que partiellement le voile sur le nombre de crimes commis pour ne pas alarmer l’opinion publique, et ce pour des considérations sécuritaires, politiques ou touristiques.
Ceci d’autant plus qu’en l’absence de centres de recherches spécialisés ou d’observatoires de la criminalité, seuls les chiffres émanant des sources officielles, à savoir le ministère de l’Intérieur, la Direction générale de la sécurité nationale ou le gendarmerie Royale, font foi.
Quant au taux d’élucidation de 85%, les experts estiment que ce chiffre est très optimiste. D’après eux, seules les infractions dont les auteurs ont été appréhendés figurent dans les statiques officielles.
Les experts s’interrogent également sur les composantes de ce chiffre pris dans sa globalité. Selon eux, il se peut que certaines infractions connaissent un taux d’élucidation beaucoup moins probant que d’autres, ce qui fausse, en fin de compte, les données. Pour certains d’entre eux, le taux d’élucidation global des infractions est une construction acrobatique qui mélange toutes sortes d’éléments.
A noter que le rapport de la DGSN pour l’année 2011 a révélé que les crimes qui engendrent le sentiment d’insécurité sont clairement en baisse. Surtout en ce qui concerne les crimes violents qui ne représentent plus que 11,43% du taux général de la criminalité apparente.
A ce titre, le rapport indique que 194 personnes ont été arrêtées pour homicide volontaire sur les lieux du crime.
Concernant la tentative d’homicide, 104 personnes ont été arrêtées sur place et 54 sont toujours recherchées. Dans la catégorie des agressions à l’arme blanche, 2.594 personnes ont été arrêtées, contre 1.324 recherchées. Sur la liste de ces crimes figurent le vol qualifié, le vol à l’arrachée, le vol de voitures, l’enlèvement, le viol et l’attentat à la pudeur, ce qui totaliserait 19.222 cas.
Peut-être que Churchill avait raison de dire : «Je ne crois aux statistiques que lorsque je les ai moi-même falsifiées».