La trêve en Syrie menacée par des combats sur plusieurs fronts


Mardi 3 Janvier 2017

Toujours officiellement en vigueur en Syrie, après trois jours d'équilibre précaire, la trêve parrainée par la Russie est plus que menacée, malgré le soutien de l'ONU, les combats se poursuivant sur plusieurs fronts entre régime et rebelles.
Depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu jeudi à minuit, les violences, même si elles ont baissé d'intensité et restent sporadiques, n'ont pas cessé et ont fait des victimes. Accusant le régime de violations, des rebelles ont menacé de ne plus respecter la trêve.
Cette cessation des hostilités, la énième depuis le début de la guerre il y a près de six ans, doit ouvrir la voie à des négociations de paix fin janvier à Astana au Kazakhstan, sous l'égide de Moscou et de Téhéran, les parrains du régime, et de la Turquie, soutien des rebelles.
Sur le front nord, le régime a mené dans la matinée des raids aériens sur la localité d'Atareb, en territoire rebelle près d'Alep (nord). Quelques heures auparavant, deux enfants avaient été tués par des tirs de l'armée sur des zones rebelles à l'ouest d'Alep, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Au total, quatre civils et neuf rebelles ont péri depuis le début du cessez-le-feu, qui exclut les groupes jihadistes Etat islamique (EI) et Fateh al-Cham, a précisé l'ONG.
Samedi soir, des rebelles ont tiré une vingtaine d'obus sur Foua et Kafraya, deux localités chiites prorégime, dans la province d'Idleb (nord-ouest). A Tartous (ouest), contrôlée par le régime, deux kamikazes ont déclenché leur ceinture explosive à un barrage militaire tuant deux soldats, selon l'OSDH.
Et dans la Ghouta orientale, à l'est de Damas, que le pouvoir cherche à reconquérir, des tirs ont été échangés entre les deux belligérants.
Pour marquer le Nouvel An dans la localité rebelle de Hammouriyé, dans la Ghouta, des militants ont décoré samedi un arbre avec des lumières et des photos de victimes de la guerre, selon un photographe de l'AFP.
Toujours près de Damas, dans la région de Wadi Barada visée par les bombardements du régime depuis une dizaine de jours, de nouveaux raids aériens ont frappé la zone dimanche.
C'est dans cette région que se trouve l'une des principales sources d'approvisionnement en eau potable pour les quatre millions d'habitants de la capitale et ses environs. Le régime a accusé les rebelles d'avoir "contaminé au diesel" ce réseau d'eau, mais ces derniers ont pointé du doigt l'incurie du pouvoir en place.
Comme lors des précédentes trêves, qui avaient volé en éclats après quelques jours, c'est notamment l'alliance des groupes rebelles avec Fateh al-Cham, l'ex-branche d'Al-Qaïda, qui rend très difficile une application du cessez-le-feu.
Très affaiblis, ces groupes rebelles ne pourront en effet se distancier de leurs compagnons d'armes du Fateh al-Cham, une organisation mieux équipée et armée omniprésente dans les régions qui restent sous leur contrôle.
En revanche, l'EI, responsable d'attentats sanglants en Syrie et à l'étranger, opère seul dans les zones qu'il a conquises dans le nord syrien et continue lui d'être la cible des raids des différentes armées de l'air, russe, américaine, turque et syrienne.
Pour donner plus de poids à son initiative de cessez-le-feu, la Russie a cherché et obtenu un soutien du Conseil de sécurité de l'ONU, quoique mitigé.
Réuni à New York, le Conseil a adopté samedi soir une résolution de compromis qui "soutient les efforts de la Russie et de la Turquie pour mettre fin à la violence en Syrie et faire démarrer un processus politique".
Mais il s'est contenté de "prendre note" des termes de l'accord parrainé par les Russes et les Turcs, en rappelant la nécessité d'appliquer "toutes les résolutions pertinentes de l'ONU", et notamment la 2254, qui prévoyait, sous l'initiative de Washington, une feuille de route complète de sortie de crise.


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