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La transformation et le positionnement, les défis majeurs de l'Afrique

88% des intrants sont fabriqués en dehors du continent

Vendredi 1 Mars 2019

 Les participants à une conférence sur "Les enjeux de l'Afrique en 2019", tenue récemment à Casablanca, ont souligné que la transformation et le positionnement constituent deux défis majeurs auxquels fait face le continent africain.
"Le vrai défi auquel fait face le continent est la transformation, puisque 88% des intrants arrivent en dehors du continent", a relevé Sanae Lahlou, directrice de la Business unit "Afrique" du cabinet Mazars qui organise cette conférence.
Elle a, en outre, fait savoir que l’Afrique est également confrontée au défi du positionnement, autrement dit, l’arrimage de chaîne de valeur mondiale, notant qu’il existe des zones économiques régionales fragmentées qui n’avancent pas à la même vitesse.
Dans ce sens, rapporte la MAP, Mme Lahlou a estimé que l'Afrique "a besoin de notre engagement pour pouvoir transformer cet enthousiasme en valeur et richesse qui pourront être beaucoup plus inclusives pour le bien-être de notre population".
Elle a aussi rappelé que le continent s'attend à une croissance de plus de 4% en 2019 et que, selon les chiffres de la Banque africaine de développement (BAD), les taux de croissance de certains pays comme le Rwanda, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, l’Ethiopie, ont dépassé les 7%, faisant remarquer que malgré ça, le commerce intra-africain reste faible (environ 15%).
Par ailleurs, Mme Lahlou a indiqué que la Business unit "Afrique" de Mazars vise à accompagner les opérateurs de toute taille (grande ou petite entreprise) et nature (public ou privé). L’idée, a-t-elle poursuivi, est d’aider ces opérateurs dans la conception de stratégies d'internationalisation, l'accompagnement en business development, le soutien à l'export, la veille stratégique et études de marchés aux approches BtoB et "Deal closing", ainsi que de leur fournir le conseil nécessaire à l'investissement et la formation.
De son côté, le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Salaheddine Mezouar, a estimé que l’Afrique "doit comprendre que son avenir dépend de ses enfants et de leurs capacités à agir pour transformer leurs réalités complexes".
"Si les vraies questions qui touchent ce continent ne sont pas bien perçues, on risque d’aller vers des illusions", a-t-il dit, notant qu’avec le projet de la zone de libre-échange continentale africaine, l’Afrique passe un message contre-courant à ce qui se développe ailleurs, en particulier le retour vers plus de protectionnisme et de souverainisme.
M. Mezouar a, à cet effet, souligné l’importance "de s’arrimer mutuellement, en tant qu’entreprises africaines" pour construire ce maillage qui est, selon lui, "fondamental".
Le président de la CGEM a, en outre, mis l’accent sur la nécessité d’aider les entreprises à mieux comprendre les enjeux et les mutations de l’économie mondiale, et de leur fournir les outils d’adaptation, de compréhension et d’action pour pouvoir s’arrimer de manière résolue et soutenue au niveau du continent africain.
Pour sa part, Abdou Diop, managing partner à Mazars, a relevé que l’Afrique devient un enjeu géopolitique et économique puisque toutes les puissances, communautés d’affaires, l’Occident et les pays émergents s’y intéressent.
Il a, par ailleurs, indiqué que le Maroc a un rôle très important à jouer dans la dynamique africaine, précisant que pour accompagner les entreprises dans leur internationalisation, "nous avons décidé de structurer notre démarche en créant une Business unit spécifique". "Nous sommes tributaires des marchés mondiaux. Nous ne sommes pas capables de dire qu'elles sont les tendances lourdes de la croissance africaine", a, de son côté, relevé Kako Nubukpo, économiste, ancien ministre de la Prospective et de l’Evaluation des politiques du Togo et ancien directeur de la Francophonie économique et numérique au sein de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
La croissance en Afrique "est volatile, elle ne produit pas suffisamment d’emplois, parce que les secteurs à fort potentiel ne sont pas là où il y a le plus de pauvres", a-t-il fait remarquer, ajoutant que d’après les statistiques actuelles, le continent est reparti vers l’exportation des matières premières.
"Les indices montrent que nos exportations sont faibles et nos partenaires ne sont pas nombreux", a noté M. Nubukpo.


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