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Vendredi dernier, plusieurs producteurs de ce légume « ont mené des actions d'étiquetage de tomates marocaines dans de grandes surfaces à Agen, Rennes, Brest et Avignon », rapporte l’AFP expliquant qu’ils entendaient ainsi protester contre la « concurrence déloyale » du produit marocain.
Ces derniers ont collé des autocollants « Maroc » comme pour indiquer l’origine des tomates mises en vente à l'Intermarché de Bon-Encontre, dans l'agglomération d'Agen (Lot-et-Garonne), souligne l’agence française.
La même source rapporte qu’une vingtaine d'agriculteurs ont mené une action similaire à Brest, selon un porte-parole de l'organisation Tomates et concombres et légumes de France. Tandis qu’une dizaine d'autres collaient de leur côté des étiquettes orange « Origine Maroc » sur des barquettes de tomates cerises dans deux grandes surfaces de la métropole rennaise.
Dans le collimateur des agriculteurs français depuis plusieurs mois, les tomates marocaines sont devenues une cible privilégiée des produits agricoles venant de l’étranger, notamment du Maroc.
En effet, comme l’a relevé BFMTV en début d’année, « cela fait des mois maintenant que la tomate, plus précisément celle en provenance du Maroc est dans le collimateur des producteurs français ».
Des prix bas qui ne font pas l’affaire des agriculteurs français
La chaîne de télévision française d'information rappelle qu’en juin de l’année précédente, « des opérations coups de poing étaient organisées dans certaines enseignes de grande distribution. A Arles dans les Bouches-du-Rhône notamment, des producteurs locaux avaient fait irruption dans un E.Leclerc pour coller des étiquettes "Origine Maroc" sur des barquettes de tomates cerises vendues 95 centimes ».
Pour les producteurs français de tomates, à l’instar de Nathalie Binda, agricultrice du Lot-et-Garonne, l’opération menée vendredi dernier visait à « sensibiliser le consommateur et mettre en avant la production française », selon l’AFP déplorant le fait que l'origine des tomates cerises soit marquée en tout petit sur le côté de la barquette.
Les agriculteurs français se trompent de cible
Les professionnels de la région d’Agadir, qui représente 85% de la production marocaine de tomates, sont persuadés que les agriculteurs français se trompent de cible.
Pour l’un de leurs porte-parole, « au lieu de faire la guerre contre un importateur X ou Y, ils devraient s’attaquer à la différence des prix entre celui donné au producteur et celui facturé au consommateur. Les vrais responsables sont les grandes surfaces, pas nous », rapportait Lemonde.fr en février dernier.
Plaidant le respect d’un accord de libre-échange «très strict», l’Association marocaine des producteurs et producteurs exportateurs de fruits et légumes explique que « si le coût de production des tomates marocaines est bas en comparaison à celui des tomates françaises, c’est parce que le Maroc est spécialisé dans la tomate ».
Aussi, comme l’a fait remarquer Oussama Machi, un producteur marocain de tomates, dont les propos ont été rapportés par notre confrère Médias24, « on comprend la frustration des producteurs français, mais nous devons signaler que les tomates marocaines ne sont pas les seules à concurrencer les tomates françaises, il y a aussi celles espagnoles, turques et italiennes ; ce qui influe sur l’offre dans le marché français ».
D’après cette organisation, le Maroc « a détrôné en 2022 l’Espagne de la place de premier fournisseur de l’Union européenne. La même année, environ 660.000 tonnes de tomates marocaines ont été exportées vers les Vingt-Sept, dont plus de la moitié en France », ainsi que l’avait rapporté le site d’information français.
Alain Bouithy
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